Le Fonds autorenouvellable pour la formation et l’apprentissage qu’on a pris l’habitude de présenter comme FAFPA, à travers son sigle, commence encore à péter les plombs dans la gestion de ses fonds relativement au cadre d’apprentissage pour la création d’emplois. Aujourd’hui, les fonds sont plutôt injectés à grande échelle et attribués aux opérateurs économiques où les babines se lèchent facilement.
Pourtant créé, il y a 23 ans, pour juguler le chômage, le fonds voit une réorientation de ses activités. Aujourd’hui, on n’a pas une réelle visibilité par rapport aux actions, plans et projets de formation dirigés au bénéfice des milliers d’actifs, tous secteurs confondus.
On se souvient, entre 2018 et 2019, que l’exécution du budget a laissé entrevoir 21,68% d’inexécution avec l’incapacité de la direction à relever le niveau de qualification professionnelle pourtant pierre angulaire de ses plans, mais surtout à développer les compétences des acteurs économiques. Nonobstant l’excuse de ne pas avoir atteint certains objectifs chiffrés, il nous est loisible de savoir si le report budgétaire est de mise avec un plan d’exécution qui n’atteint pas 80%.
Or, on se rappelle que dans sa session de janvier 2019, 27ème du genre, le Fonds a reconnu des irrégularités, de facto, relatives à l’atteinte des objectifs, que 40 actions n’ont pu être atteintes, la direction parlant de 145 sur 185 réalisées. Le FAFPA prétend avoir injecté, en 22 ans, plus de 22 milliards de FCFA à plus de 62.000 projets, mais l’arbre cache la forêt en raison du fonds colossal émis et mis à la disposition de l’instance dirigeante.
La problématique réside, aujourd’hui, au suivi et aux personnes cibles. Ici, l’acteur qu’est le fonds peine à relever le niveau de qualification professionnelle des producteurs. C’est ce que la direction elle-même appelle mesures prudentielles de mobilisation des ressources. Actuellement, l’assistance technique et financière doit être revue puisqu’elle obéit plus à une opération de tri qu’à un véritable choix objectif et régalien.
Puis, de plus en plus, on lève l’accélérateur sur le volet emploi des jeunes et apprentissage, ce d’autant que la priorité est donnée aux opérateurs économiques depuis quelque temps.
Sur ce chapitre, il faut une nouvelle feuille de route en direction de la jeunesse. Plus concrètement, il s’agit de promouvoir l’emploi des jeunes surtout en milieu rural si tant est que la population malienne est relativement jeune et analphabète. La direction du Fonds n’a plus le droit de dire qu’elle ne sait pas et qu’elle rencontre des difficultés dans la mobilisation des ressources de la taxe de formation professionnelle pendant qu’une réorientation des activités laisse entrevoir une nette préférence aux opérateurs économiques logés au patronat. Il faut que les jeunes se sentent, à part entière, comme des Maliens dans leur propre pays.
ISSIAKA SIDIBÉ
Source: Le Matinal