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Exposition-vente de toiles : TOUT L’ECLAT DE LA CULTURE DOGON

Les artistes maliens sont confrontés à un problème de fonds, conséquence de la crise politico-sécuritaire qu’a connue notre pays. Il faut noter aussi l’arrêt du Programme d’appui au développement économique et social de la culture (PADESC). Pour pallier ce manque de soutien, le Réseau KYA a lancé le fonds Maaya pour soutenir les artistes. Sur la même lancée, la galerie Anw-ko’Art accueille une exposition-vente de l’artiste Souleymane Ouologueme, intitulée « La Fondation ». Le vernissage a eu lieu mercredi dernier dans la salle d’exposition de la galerie à la Cité Unicef de Niamakoro en présence de Mamou Daffé, le président de Réseau KYA, Adama Traoré de Act Sept, Hama Goro du Centre Soleil d’Afrique et de nombre d’artistes invités. L’exposition participe de la promotion des artistes maliens à travers la mise en œuvre du projet soutenu par le fonds Maaya. Cette exposition est l’aboutissement d’un appel à candidature lancé par le réseau KYA.

 

masque danse dogon badiangara moptiUne vingtaine de tableaux de formats différents, consacrés spécifiquement à la culture dogon, sont accrochés aux murs. Ils évoquent tous le Dogon et son milieu naturel dans un décor dominé par la couleur bleue. Les toiles affichent des petites maisons, des niches, des toitures et autres symboles caractérisant la culture dogon. Oeil en alerte et oreille attentive, un public passionné a écouté l’artiste expliquer la « fondation », c’est à dire le soubassement ou le fondement. Ce thème est issu de Djinna Dogon et se réfère à la grande famille, la solidarité, l’esprit du bien commun et la bonne éducation. La culture dogon met un fort accent sur l’éducation, élément majeur de la base. Toute bonne éducation prend sa source à son fondement. Lui même en tant que Dogon pense que la fondation est le point de départ de toute bonne démarche. Lorsque la fondation est ratée, c’est l’échec total qui s’annonce, résume Souleymane Ouologueme. Cette exposition est, par conséquent, un message fort destiné à sensibiliser les éducateurs sur la déperdition qui mine aujourd’hui notre société.
Le fonds Maaya est une belle opportunité pour les artistes. « Je suis très content de recevoir ce fonds qui m’a permis de produire un travail de qualité », témoigne le peintre. C’est un grand atout pour les artistes maliens qui n’arrivent plus à vivre de leur travail. « On peut, certes, avoir des talents, mais si on n’a pas de moyens, les idées se perdent », constate Souleymane Ouologueme dont les tableaux coûtent de 300.000 à 750.000 Fcfa.
« Nous croyons à l’art », assure Mamou Daffé avant d’expliquer le fonds Maaya et son importance dans la promotion des artistes maliens. Le fonds est une aide mise en place par le Réseau KYA pour soutenir la création artistique et culturelle. Ce fonds est un prêt remboursable sur deux années qui peut s’élever jusqu’à 2 millions de Fcfa. Ce fonds contribue à développer l’esprit de solidarité dans le monde des arts, a expliqué le président du Réseau KYA.
Hama Goro, le directeur du centre Soleil d’Afrique et membre du Réseau KYA, a salué l’amélioration du travail de l’artiste qui a bénéficié d’un soutien en formation de Korè : « Je suis très satisfait des œuvres, les critères techniques sont bien respectés ». Le fonds Maaya s’avère d’une grande utilité pour les artistes maliens qui souffrent énormément du manque de soutien à la création.
Koutialais de naissance, le quadragénaire Souleymane Ouologueme est un passionné d’art contemporain, un domaine où il est déjà très connu. Il est détenteur d’un master (2005) de la section multimédia du Conservatoire des arts de Bamako où il s’était inscrit après une formation en art plastique à l’Institut national des arts de Bamako (INA). Souleymane Ouologueme qui a effectué plusieurs stages en Afrique et en Europe, tire son inspiration de la cosmogonie dogon et travaille beaucoup sur l’architecture de cette ethnie. Il utilise des techniques mixtes, peinture et collage avec des couleurs qu’il compose lui-même à partir de pigments, colorants et colles. Ses œuvres ont été exposées un peu partout dans le monde. Il est le promoteur de la galerie «Anw-ko’Art ». L’exposition est ouverte jusqu’au 23 septembre prochain.
A. SOW
source : L’ Essor

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