Les parties en litige se tiraillent sur les opportunités d’affaires qu’elles peuvent tirer de cette activité sans trouver pour le moment un terrain d’entente
Le commerce de la ferraille génère des revenus et nourrit de nombreux foyers au Mali. Il n’est pas rare d’entendre, dans les rues, la voix résonnante d’acheteurs faisant du porte à porte à la recherche de métal usité. Des revendeurs de ferraille sillonnent également des garages à la recherche de carcasse de voitures ou d’engins à deux roues. Le business semble lucratif. Le Regroupement des ferrailleurs du Mali (RFM) compterait aujourd’hui 30.000 ferrailleurs repartis sur tout le territoire.
Au commencement, le produit était exporté sur plusieurs pays de la sous-région. Des dizaines de camions remorques quittaient notre pays à destination des ports des pays voisins, avant l’installation des usines de transformation de fer dans notre pays.
Le Mali a vu sa première industrie de fer en 2012. D’autres se sont installées par la suite. La quantité de fer exporté connaîtra une nette réduction. Depuis, un bras de fer est enclenché entre les industriels et les revendeurs de la ferraille. Les premiers veulent interdire toute exportation de fer. Les seconds tiennent à ravitailler les usines d’autres pays pour, disent-il, pouvoir sortir la tête de l’eau.
Ainsi, pour permettre aux unités locales de disposer de la matière première nécessaire pour tourner, un protocole d’accord avait été élaboré par les parties, en 2013. Les unités industrielles ont refusé de le signer, après avoir participé à son élaboration, déplore le secrétaire général du RFM, Chérif Bassidiki.
En 2018, un arrêté interministériel suspendra l’exportation de la ferraille et des sous-produits ferreux. Cette décision avait mis en ébullition le RFM qui est monté au créneau pour demander au gouvernement de l’abroger. Le regroupement assimilait cela à un complot orchestré par les industriels et le ministère en charge du Commerce et de la Concurrence contre ses membres.
Source: Essor