Classé parmi les pays pauvres du monde, le Mali a un territoire riche en ressources minières, notamment l’or. Le pays compte une quinzaine de mines mais reste tout de même victime d’irrégularités provenant des sociétés exploitatrices. Ces problèmes sont entre autres, le non-respect des textes régissant le secteur, voire de nombreux problèmes identifiés grâce à des travaux d’audit récemment menés par des experts mandatés par les plus hautes autorités de la transition.
Pour que l’or puisse désormais « briller pour les Maliens », une trentaine d’experts œuvraient d’arrache-pied pour l’audit du secteur minier dans le pays. L’objectif étant de trouver des voies et moyens pour que « l’or brille pour tous », les missionnaires sont parvenus à un constat alarmant. Des difficultés faisant que le secteur ne pouvait aucunement être un ouf de soulagement pour les citoyens. La mission d’audit a été, faudra-t-il le rappeler, assurée par les cabinets Iventus et Mazars, en collaboration avec une équipe technique du ministère de l’Economie et des Finances du Mali. Le rapport du présent audit a fait l’objet, le jeudi 23 mars dernier, de présentation au Président de la transition, le colonel Assimi Goïta. Via ce document, lit-on sur la page du Gouvernement, les experts de cabinets Iventus-Mazars ont relevé beaucoup d’anomalies dans le secteur de l’exploitation minière au Mali. Suivant les précisions du sieur Mamou Touré, non moins coordinateur des cabinets Iventus-Mazars, il ressort de ce rapport d’audit « un constat peu reluisant ». Le coordinateur annonce, écrit-on sur la même page, « l’existence d’énormes problèmes, voire des irrégularités » dans le secteur minier. S’y ajoutent des problèmes se rapportant notamment au non-respect des lois en vigueur dans le domaine. Au gouvernement à la tâche actuelle, les experts recommandent des améliorations et singulièrement la revue des méthodes utilisées pour l’exploitation aurifère en République du Mali. Aux dires du coordinateur, il sied « d’exiger le rapatriement des devises d’exploitation conformément à la réglementation en vigueur », explique-t-on sur la page du Gouvernement. En la matière, le ministre de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou rappelle que les recommandations issues des Assises nationales de la Refondation ont mis l’accent sur l’exploitation de l’or au profit des Maliens. Pour alors mettre en œuvre lesdites recommandations, le Président de la transition a instruit au ministère de l’Economie et des Finances et celui des Mines, de l’Energie et de l’Eau à se pencher sur la problématique. D’où la réalisation de cet audit suite à un appel d’offre international lancé aux acteurs compétents, explique Alousséni Sanou. D’après lui, le code minier est censé résoudre tous les problèmes relatifs à l’exploitation des ressources minières au Mali. De ce fait, les gens ou sociétés qui décident de travailler dans le secteur doivent se conformer audit code. Mais les experts qui ont fait ce rapport d’audit attestent que le Mali était obligé de laisser son code minier de côté et de travailler sur la base des conventions signées avec certains exploitateurs. Sur la base de cela, explique le ministre Sanou, certains exploitateurs ont attaqué le Mali devant la justice française et ont eu victoire sur le pays. Ce qui a coûté des milliards à l’Etat malien, déplore le responsable du département de l’Economie. « Les experts ont également montré que les sociétés minières faisaient la vente des permis entre elles, sans que l’Etat ne puisse bénéficier de quelque chose. Ils ont annoncé pas mal de choses au sujet de l’exploitation de l’or au Mali. Des problèmes faisant que le pays ne peut pas profiter pleinement de l’or extrait sur son sol », enchaine le ministre. Puis d’indiquer que l’instruction lui a été donnée, de même qu’au ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau passant par le premier ministre, le Dr. Choguel Kokalla Maïga par le colonel Assimi Goïta. Cela, précise-t-il, afin qu’ils présentent un plan d’actions au cours du conseil des ministres dernier. Par la découverte et dénonciation de ces faits (irrégularités, non-respect des textes) en cours depuis des années dans le pays, la transition n’a-t-elle pas secoué la plume dans la plaie des sociétés exploitatrices présentes dans le pays ?
Mamadou Diarra
Source: LE PAYS