Au lendemain d’une décision d’un juge annulant l’interdiction des mariages homosexuels dans le Michigan, des centaines de couples de même sexe de l’Etat du Nord-Est des Etats-Unis se sont précipités samedi 22 mars pour être mariés. Une situation qui a duré… quelques heures, le temps qu’une cour d’appel ne réinstaure provisoirement l’interdiction avant une décision ultérieure.
Mais entretemps, au moins 300 couples homosexuels ont ainsi pu être mariés dans plusieurs des 83 comtés de l’Etat. Glenna DeJong, 53 ans, et sa compagne Marsha Caspar, 51 ans, font partie de ceux-là, dans le comté d’Ingham. « J’ai imaginé toute ma vie que cela arriverait un jour, assure Marsha. Mais maintenant, quand cela arrive vraiment, c’est renversant. Je n’arrive toujours pas à le croire. »
Heureusement pour elles, la décision d’une cour d’appel suspend au moins jusqu’au mercredi 26 mars tout mariage homosexuel, le temps « de s’accorderdavantage de réflexion » sur la décision de l’Etat d’interdire les mariages gay.
L’INTERDICTION MET EN DANGER « L’ÉQUILIBRE DES ENFANTS »
Vendredi, un juge avait donné raison à un couple lesbien qui s’estimait lésé parce que l’interdiction du mariage homosexuel l’empêchait d’adopter des enfants. Il leur était opposé le résultat d’un référendum de 2004 à l’issue duquel 59 % des électeurs avaient affirmé que le mariage dans l’Etat ne pouvait avoir lieu qu’entre un homme et une femme.
Le juge Bernard Friedman s’était insurgé contre l’idée selon laquelle les enfants élevés par des couples de même sexe « s’en sortent moins bien » que ceux qui ont grandi avec un père et une mère. Selon lui, l’interdiction du mariage gay est non seulement anticonstitutionnelle, mais met aussi en danger « l’équilibre des enfants ».
Des juges fédéraux de la Virginie, l’Utah, l’Oklahoma, l’Ohio, du Kentucky et du Texas ont récemment pris des décisions similaires en faveur du mariage gay. Ces décisions font suite à celle de la Cour suprême des Etats-Unis, qui a estimé en juin que les couples de même sexe avaient les mêmes droits en terme de protections ou d’allocations que les couples hétérosexuels.
SOURCE / LE MONDE