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Et si on se dit la vérité : A l’hôpital, ces indigents sont aussi dignes du Mali…

La constitution malienne du 25 février 1992 (art2) énonce de manière péremptoire : «Tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs» ; une belle formule mais dont on voit les limites dès qu’on franchit l’enceinte de nos structures hospitalières.

hopital gabriel toure patient malade

La santé, ou plutôt le droit de bénéficier d’une prise en charge adéquate, à temps et par les spécialistes, est une chose à laquelle aspire chaque personne malade. Mais, en regardant autour de nous, dans nos structures sanitaires, notamment les hôpitaux, on est vite frappé par le manque d’équité de certains médecins vis-à-vis des patients qui arrivent à l’hôpital ; Ici, le premier réflexe, c’est la vérification des capacités financières du malade ou de son entourage. L’attention que les médecins auront ou non pour un patient est connue dès les premières ordonnances soumis au malade ou à ses proches. Ces premières ordonnances ont toujours une valeur de test des finances des parents du malade. Celui qui montre des difficultés à faire face à une première ordonnance de 10 000 ou 15 000 F CFA, n’est plus dans la catégorie des patients derrières lesquels nos médecins courent et se mobilisent. Pourtant, si l’on se réfère au «serment d’Hippocrate» que prête tout médecin avant de rentrer en fonction, on peut jurer la main sur le cœur que certaines pratiques (déloyales) ne peuvent pas arriver dans l’exercice d’une  profession où même s’il n’a pas d’obligation de résultat (guérir forcément le malade) le médecin sait qu’il doit faire tout ce qui est à son possible, mettre tout en œuvre pour soigner son patient. Sans considération de son rang social, de ses origines ou de la couleur de sa peau.

Avec la crise sécuritaire que le Mali traverse, depuis 2012, une formule revient constamment dans les discours : «le peuple malien tire sa  richesse de son multiculturalisme et de  la pluralité de ses ethnies…. ». A côté d’une telle formule on aurait dû également ajouté une autre (formule) qui n’en demeure pas moins une évidence : «Le Mali est riche de tous ses fils riches, comme pauvres». Ceci, pour dire simplement que dans notre pays, si tant est vrai que tous les Maliens sont égaux en droits et en devoirs, doit-on alors avoir des Maliens qui peuvent facilement se soigner quand ils tombent malades, et d’autres pour qui c’est toujours la croix et la bannière ? Où est la solidarité sensée incarnée notre pays ? Tout comme ces Maliens respectés pour leurs avoirs, est-ce que l’Etat n’a pas également une responsabilité envers ces compatriotes qui n’ont rien fait pour être dans la précarité ? Comment comprendre qu’ici, au Mali, chez nous, des Maliens soient traités comme des moins que rien ? Que des compatriotes soient réduits à des citoyens de seconde zone parce que tout simplement ils ne sont pas fortunés ? Il faut simplement faire le tour de nos hôpitaux et voir tous ces malades, abandonnés sans prise en charge dans les conditions de l’art ; ces malades qui, de lit d’hôpital, n’ont qu’une vieille natte effilochée ; ou encore ces malades qui sont couchés à la belle étoile à la merci des moustiques et parfois des intempéries. Comment rester indifférent face au cas de cette pauvre dame (quasiment en larme) et que votre serviteur a rencontré, un jour, à la devanture d’une pharmacie de la capitale. Malheureuse, la dame dont l’enfant est hospitalisé, semblait perdue ne sachant comment obtenir les 2000 F CFA (2000 F CFA s’il vous plait) que coûte un produit que les médecins lui ont envoyé acheter à la pharmacie. Dieu seul sait que des cas de ce genre on en voit en longueur de journée dans nos structures de santé où certains parents ne viennent que pour assister au trépas de leur malade, faute de moyens….

Il semblerait (pourtant) que dans le budget d’Etat il est toujours prévu un fonds d’indigence mis à la disposition de nos hôpitaux pour faire face à de tels cas. Mais, il faut aller savoir comment ce fond (s’il existe) est utilisé. De toute évidence, il n’y a aucun mécanisme (digne de ce nom) qui est mis sur pied pour veiller sur la bonne gestion de ce fonds. Qui, utilisé judicieusement, aurait certainement pu soulager beaucoup de ces compatriotes, indigents, certes, mais dignes de la patrie ; car simplement des citoyens à part entière, des Maliens comme toi, comme moi, et comme l’autre. Alors !

Source: Autre presse

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