L’Espace d’interpellation démocratique (EID) vivra aujourd’hui sa 19ème édition. L’EID est un instrument de promotion du dialogue social qui s’adresse à l’ensemble des populations maliennes à travers une forte médiatisation. La télévision nationale assure la retransmission en direct de la session relayée par les radios et la presse écrite nationale et internationale.
Créé aux termes du décret n° 96-159/P.RM du 31 mai 1996, l’Espace d’interpellation démocratique est un forum qui a pour objet d’informer les opinions publiques nationale et internationale sur l’état des droits de l’homme en République du Mali, et d’impulser de façon significative la politique de promotion et de protection des droits et libertés des citoyens. L’EID vise essentiellement à mettre en place un espace d’expression des attentes des citoyens et d’examen de leurs griefs contre la gestion des affaires publiques par les gouvernants, à renforcer de façon pédagogique l’ancrage de la culture démocratique et de l’Etat de droit par l’instauration d’une nouvelle forme de dialogue entre les gouvernants et les gouvernés et cultiver davantage la transparence dans la gestion des affaires de la cité.
L’espace permet aussi de montrer à la communauté internationale l’engagement et la détermination des autorités à respecter et à promouvoir les droits de l’homme et de développer le civisme des citoyens.
L’organisation de cette 19è session est placée sous le signe du 20ème anniversaire de l’EID. Pour marquer cet anniversaire, un film documentaire retraçant les grands moments de l’exercice a été réalisé. Il est ponctué par les témoignages des principaux acteurs qui sont intervenus dans la mise en œuvre de l’EID, notamment le président de la République Ibrahim Boubacar Keita, Cheickna Dettéba Kamissoko, Me Sidiki Kaba du Sénégal, Catherine Choquet de la FIDH, etc.
Cette année, la commission d’organisation a reçu 284 dossiers dont 144 en provenance de l’intérieur du pays. Elle a retenu 23 dossiers qui seront « lus » ce matin dans la salle. 130 dossiers ont été classés dans la catégorie « pour suite à donner » et 131 dossiers rejetés.
Les dossiers rejetés ne répondaient pas aux critères définis dans l’arrêté. Il s’agit de dossiers relatifs à des litiges pendants devant les juridictions, de dossiers qui ne mettent pas en cause un service public, de litiges privés et de dossiers rédigés avec un « ton discourtois ».
Pour s’approprier l’Espace d’interpellation démocratique, le médiateur de la République, qui est désormais chargée de son organisation, a créé un point focal responsable de l’exercice, baptisé secrétariat permanent de l’EID. Cette réforme vise à rendre plus visible l’EID et à renforcer l’efficacité recherchée qui a justifié le changement d’ancrage.
A. LAM
SOURCE / ESSOR