OXFAM Mali a organisé, ce lundi 8 mai 2023, une table ronde de regards croisés sur les enjeux du changement climatique et de la biodiversité au Mali sur le thème : « Solutions d’adaptation au changement climatique et renforcement de la résilience, quels retours d’expérience ? » pour dresser notamment un état des lieux, renforcer la synergie et évaluer les potentiels opportunités d’intervention et de collaboration.
La journée a été lancée par le ministre de l’Environnement, de l’assainissement et du développement durable, Modibo KONE, en présence du directeur pays Oxfam, Dr Ahmed MAIGA, et Corentin DELEPAUT, chef de la coopération à l’Ambassade du Royaume de Belgique.
Une cinquantaine d’acteurs de la société civile, des décideurs politiques, des ONG, des partenaires techniques et financiers ont participé à cette table ronde d’échanges qui a porté sur la recherche et la technologie, les moyens d’existences durables outre le thème principal.
La table ronde a été une occasion de faire la synthèse des efforts déployés en termes d’adaptation aux effets du phénomène, d’identifier les défis à relever et de dégager des lignes directrices pour le futur.
L’enjeu de cette problématique est une question de survie pour le Mali, à l’image des autres pays de la région du Sahel, où les aléas climatiques rendent de plus en plus fragiles les communautés, a indiqué Drissa DOUMBIA Point focal national changement climatique du Mali, avant de rappeler que le dernier rapport du GIEC publié en mars 2023 est alertant.
« Les glaciers se fondent. La température s’élève. L’augmentation des émissions de GES (gaz à effet de serre) accentue le réchauffement du climat », a décrit M. DOUMBIA.
Des conséquences de cette situation, a relevé le Point focal national changement climatique du Mali, entraineront des montées des eaux, provoqueront les températures extrêmes pouvant affectés la santé des individus avec une augmentation de maladies. De même, elles entretiendront la pauvreté avec la diminution des espaces cultivables.
« A ce rythme, c’est l’humanité qui va à sa perte », a-t-il alerté, en appelant à des actions concrètes en vue de changer de paradigme.
La région du Sahel regroupant 17 pays est l’une des plus vulnérables au monde aux conséquences du changement climatique. Un nombre important de ces pays retrouvant en Afrique de l’Ouest où Oxfam en 2017 a identifié le changement climatique comme une priorité stratégique.
« Ce qui nous a poussés à formuler de manière collaborative une approche commune afin de relever efficacement les nombreux défis qui se posent », a expliqué le Dr MAÏGA.
A cet effet, a-t-il poursuivi, « notre trame reste de travailler avec des partenaires de la société civile, du secteur privé et le gouvernement pour faciliter l’engagement effectif de toutes les parties afin de soutenir les efforts nationaux en matière de préservation et de conservation de la biodiversité au Mali ».
En organisant cette journée, il reste évident pour Oxfam que le problème nécessite une intégration beaucoup plus transversale au niveau des politiques et un renforcement de l’implication des communautés.
La finalité de ces échanges, a déterminé le directeur pays d’Oxfam, est de garantir que la société civile soit suffisamment informée et mobilisée pour assurer la redevabilité sur les engagements pris.
Et aussi, a-t-il ajouté que chaque partie prenante soit en mesure de mobiliser des ressources adéquates en vue de renforcer la lutte et l’adaptation aux effets des changements climatiques.
De son côté, le ministre Modibo KONE, conscient des défis liés au changement sur l’humanité, a souhaité l’implication des communautés dans les stratégies tout en prenant en compte leur priorité.
« Ce n’est pas seulement les missions, les sorties sur le terrain qui rendent heureuses les communautés. Ce sont des actions concrètes dont nous avons besoin. Souvent, nous n’avons besoin que d’un forage pour satisfaire la population. Souvent des centres de santé, une maternité. Voici tant d’actions sur lesquelles nous devons travailler en symbiose avec l’environnement. Tout n’est pas que plantation d’arbres. Nous devons poser des actions pertinentes qui touchent le cœur du développement », a déclaré le ministre de l’Environnement, en appelant aux acteurs à plus de synergie d’actions pour impacter.
Par ailleurs, le ministre Modibo KONE a saisi l’opportunité pour mentionner des efforts consentis par les autorités dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. L’une des finalités de ces actions est d’aboutir à réduire de 40% nos émissions de carbone à l’horizon 2030 et d’accroitre les investissements en cours dans les secteurs les plus vulnérables aux changements climatiques.
PAR SIKOU BAH
Source : Info Matin