Le jeune chanteur Malien Amadou Kébé, artistiquement surnommé Dr Keb, est une flèche montante de la musique malienne tellement il fait bouger la jeune génération. Natif de Kadiolo où il obtient son baccalauréat en 2012, Dr Keb, très ambitieux, a su tracer sa voie en faisant sa voie dans la musique, une fois à Bamako pour ses études universitaires. Nous l’avons rencontré pour un entretien exclusif.
Aujourd’hui Mali : Bonjour peut-on savoir comment est venu votre surnom Dr Keb ?
D’abord, c’est le diminutif de mon nom de famille Kébé et le Dr est une sorte d’appellation pour dire que ma musique soigne, ma musique aide en donnant de la paix au cœur de mes fans. C’est ce qui donne le Dr Keb.
Comment Dr Keb est venu dans la musique ?
Au début, je n’étais pas vraiment intéressé par la musique. C’était plutôt mon grand frère, Mister Lova, qui faisait le rap. A l’époque, il était l’un des grands rappeurs la région de Sikasso, malgré qu’il fût à Kadiolo. Avec le temps, il a eu des problèmes personnels qui l’ont empêché de continuer le rap. Et quand il a arrêté, il nous amenait souvent des instrumentaux pour nous tester, mes amis et moi. Mais franchement, je ne parvenais à faire quelque chose de bon par rapport à mes amis parce que j’étais un peu timide à l’époque. J’étais ce petit garçon qui aimait seulement étudier. Mais avec le temps, je me suis un peu intéressé à la musique en écoutant les anciens CD du grand frère. Attiré au fur et à mesure j’ai décidé de créer un groupe (Guetto Blacks Boys = GBB) avec mes amis à Kadiolo, là-bas où j’ai fait mes débuts. Ce groupe n’existe plus et les autres ont arrêté avec la musique.
Avez-vous rencontré des difficultés notamment dans vos débuts dans la musique ?
Oui bien sûr. Vous savez, les débuts ne sont jamais faciles. Mais Dieu merci, j’ai su surmonter beaucoup de difficultés pour en arriver là aujourd’hui. Tout a commencé à Bamako quand, après mon baccalauréat, je suis arrivé pour mes études universitaires à la Faculté des lettres. La plus grande difficulté était un problème de studio par ce que j’étais vraiment quelqu’un qui voulait travailler dans les bons studios. Je me disais que ce n’est parce que je suis un débutant que je dois chercher d’abord à me produire dans les petits studios et faire des sons qui ne seront pas à hauteur de souhait. J’ai toujours voulu mettre le paquet dans tout ce que je fais. Tant que je décide de faire un son je veux qu’il soit un son de qualité. Les bons studios étaient coûteux et étant un jeune qui n’était pas du tout connu, je me faisais trainer par des arrangeurs. Mais aujourd’hui, grâce à mon courage et mon abnégation, je ne suis plus le même chanteur débutant pour eux. C’est pourquoi je me dis qu’il faut toujours travailler avec amour et conviction, malgré les difficultés. C’est à ce prix qu’on peut atteindre nos objectifs.
Avez-vous déjà reçu des distinctions dans votre jeune carrière ?
Oui, j’ai reçu le trophée de meilleur chanteur masculin lors d’une cérémonie Gala de Mali-market. J’ai aussi reçu en 2016 un trophée de de meilleure révélation au Coffre-fort qui a voulu encourager des jeunes artistes. J’étais ce jour-là Dig Jo et Wei Soldat. Je me dis que je suis encore jeune et que j’en aurais plus si je continue à travailler dur.
On vous attend, ces derniers temps sur plusieurs chaines de radios de la place, alors c’est autour de quoi ce coup médiatique ?
Ça fait vraiment plaisir de voir que vous avez remarqué cela. C’est pour parler de la ma nouvelle mixtape “Cèsiri” qui sera disponible le 15 août prochain. “Cèsiri” veut dire en bambara “Serrer la ceinture”. Cette nouvelle mixtape composée de 12 titres sera vraiment du lourd comme toujours. Elle est très variée et il y a même un son de Takamba dedans et plein d’autres surprises.
En plus de cette mixtape, avez-vous d’autres projets ?
Le plus gros projet, pour le moment, c’est bien cette mixtape “Cèsiri”. Car après la sortie le 15 août, je ferai un grand concert dont les gens parleront longtemps, pas seulement en termes de monde, mais aussi en termes d’organisation, de sono et tout. Pour le moment, je suis en train de voir avec mon équipe par rapport à la date et le lieu de ce concert géant. Nous comptons donner une date avant la fin du mois d’août.
Est-ce que Dr Keb a un genre musical de prédilection ?
Je n’ai pas de genre de préférence dans la musique. Tant que c’est de la bonne musique, je m’y mets. Je décide juste du genre à faire. En un mot, je suis un chanteur tout terrain. Je fais du rap, reggae, trappe musique, entre autres.
Quelles sont les ambitions du Dr Keb dans sa carrière de chanteur ?
J’aimerais que, dans les jours à venir, qu’on dise que l’un des plus grands artistes de l’Afrique vient du Mali et que ce soit Dr Keb. J’ambitionne de faire la fierté de la musique malienne partout dans le monde. Porter les couleurs de mon pays plus haut à travers la musique. Aller au-delà de ce qu’ont fait tous ces grands musiciens maliens à travers le monde.
Que sera votre mot de la fin ?
Pour terminer, je m’adresse à la jeunesse malienne en lui demandant de se lever et de se battre pour le changement au Mali. Qui que tu sois et quoi que tu fasses ou que tu fais dans ta vie, fais-le avec conviction, amour et abnégation. C’est à ce prix que tu peux réaliser ton rêve. Même si ce n’est pas facile, il ne faut jamais abandonner. C’est en étant persévérant qu’on realisera les plus gros rêves de dans notre vie. Je dis courage à tous les jeunes qui se battent pour réaliser leur rêve. Big-up à nous !
Réalisé par Youssouf KONE
Source: Aujourd’hui-Mali