Les petites et moyennes entreprises et surtout les industries dont le fonctionnement est lié à l’électricité voient leurs charges exploser à cause des dépenses en carburant pour faire marcher les groupes électrogènes. Le cas de cet industriel sort de l’ordinaire.
Depuis environ huit mois, l’EDM-SA n’est plus en mesure de fournir de l’électricité à ses clients. En tout cas pas comme il se doit. La situation va de mal en pire et les responsables de la société ne peuvent même plus rassurer les populations sur la fin de cette crise inédite. Même ce mois béni de ramadan où les besoins de consommation générale sont grands y compris le courant qui ne fait pas exception.
Dans un Mali résilient, chacun prend son mal en patience en attendant de lendemain meilleur. Dans chaque secteur d’activité, le manque de courant a créé des dépenses supplémentaires. Que ce soit au niveau des boulangeries-pâtisseries, les hôtels-restaurants, les tailleurs, les soudeurs, les entreprises de biens et services ou commerciales et les usines. Les achats d’hydrocarbures ou d’investissements dans les matériels solaires ont à tous les niveaux fait grever les coûts de fonctionnement et de production.
Pendant ces délestages ou crise de courant, cet industriel propriétaire d’une grande usine a vu ses factures en carburant quadrupler. Selon lui, il payait mensuellement à l’EDM une facture de 100 millions de F CFA. Une somme qu’il estimait énorme à chaque paiement et se fâchait contre le service facturation d’EDM-SA. Mais depuis que les coupures récurrentes ont commencé, il est confronté à une nouvelle réalité.
Selon ses dires, il dépense par mois 400 millions de F CFA en gasoil pour faire fonctionner ses groupes électrogènes, une mini-centrale électrique. Des dépenses qu’il est contraint d’accepter au risque d’assister impuissant à la mort de son usine pour laquelle il a mis toutes ses fortunes.
Selon un autre entrepreneur de la place, ses dépenses qui ont vertigineusement grimpé sont à deux niveaux. A son bureau, quotidiennement, il injecte 100 000 F CFA en achat de gasoil pour le groupe, soit 2 800 000 F CFA par mois. A domicile ce sont 50 000 F CFA qui sont dépensés pour la même cause soit 1 400 000 F CFA par mois. Puisque dans les deux endroits le courant doit y être en permanence.
Ces deux cas illustrent en filigrane la situation d’ensemble des promoteurs d’entreprises du pays. La plupart ploie sous le fardeau d’un nouveau chapitre de dépense, celui d’achat de carburant. Des dépenses qui explosent tous les records.
Abdrahamane Dicko