Le tirage au sort des représentants des partis politiques et des organisations de la société civile au collège de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE) a eu lieu le 22 août 2022 au Centre international de Conférence de Bamako (CICB).
Les représentants des partis politiques tirés au sort s’appellent Mme Dao Hawa Kanté de l’Alliance malienne pour le travail (AMAT), Mme Léila Walet Ibrahim de la Convergence pour l’émergence du Mali – Faso Jo Ton, Mme Oumou Dicko du Rassemblement malien pour le travail (RAMAT), Mme Nana Konaté de la Synergie des initiatives pour la renaissance africaine (SIRA), Salomon Ongoïba de l’Alliance pour la promotion et le développement du Mali (APDM), Abdrahamane Bakhaga de la Force citoyenne et démocratique (FCD), Harouna Cissoko du Front uni pour le développement et le changement (FUDEC) et Youssouf Coulibaly de l’Initiative pour la refondation du Mali (IRMA).Au titre des organisations de la société civile, le tirage au sort a souri à Mariam Dicko du Centre malien pour le dialogue inter-partis et la démocratie (CMDID), Djénébou Diakité de la Forsat-Civile, Nana Sissako du Conseil national de la société civile, Sékou Coulibaly du Collectif des régions non opérationnelles (CRNOP), Moussa Keïta de l’Ordre des notaires et Fily Moussa Kanté du RECOTRADE.
Selon la MODELE Mali, « le système de tirage au sort pour désigner les membres du Collège de l’AIGE viole l’article 7 alinéa 4 qui dispose que « …Les membres représentant les partis politiques et la société civile sont désignés selon les modalités fixées par ces institutions ou organisations… ». « La MODELE Mali déplore que le tirage au sort ait été retenu pour le choix des membres de la société civile malgré le fait que le consensus ne faisait pas défaut au niveau de ces organisations », peut-on lire dans le dernier rapport hebdomadaire de ce consortium d’organisations de la société civile.
Dans une tribune publiée par plusieurs journaux et sites internet d’information, le Président du Collectif des associations musulmanes du Mali a fait part de son indignation et de sa stupéfaction face à l’exclusion par le rejet de la liste du Haut Conseil Islamique du Mali au niveau de l’AIGE. « C’est avec surprise, stupéfaction et amertume que nous (Collectif des Associations Musulmanes du Mali), avons appris le rejet de la liste du Haut Conseil Islamique du Mali par la Commission du tirage au sors, au niveau de l’AIGE, Cela après une énième exclusion par le décret portant nomination des membres du Comité d’Observation Stratégique (COS), de la Commission de rédaction de la nouvelle Constitution du Mali, etc. », écrit le Président de ce Collectif qui condamne avec la dernière vigueur, les dérapages, le rejet et l’exclusion systémique de la communauté musulmane à travers ce rejet portant nomination des membres de l’AIGE sans aucune justification sérieuse. « Et pourtant sur le plan personnes ressources qualifiées, nous disons haut et fort que notre structure dispose de compétences avérées en la matière. C’est surtout la personne du Dr Mamadou Diamoutani qui a plus de dix années d’expérience en matière électorale et c’est lui qui aujourd’hui forme beaucoup de partis politiques et associations de la société civile sur les questions électorales. Le disqualifier est un mépris intolérable pour notre communauté. Prenons acte de cette exclusion et la Transition serait la seule responsable des conséquences qui peuvent en découler. Car, nous ne serons plus otages ou esclaves d’une transition qui méprise et rejette notre communauté », avertit Mohamed Kimbiri. Au-delà, le processus de désignation par tirage au sort a été décrié par de nombreuses formations politiques même si certaines ont clairement déclaré ne pas être intéressées par l’AIGE. Ces sorties ne sont pas de nature à rendre crédible le processus électoral qui doit sanctionner la fin de la période transitoire.
Par Chiaka Doumbia