Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Entre nous : Les chefs africains et leur entourage !

En Afrique, conseiller les chefs, qu’ils soient Présidents de la République, Présidents d’institutions, Premiers ministres, ministres, directeurs de services ou autres, est loin d’être une tâche facile. L’avènement de la démocratie n’a pratiquement rien changé à cet état de fait. Ou c’est l’entourage des chefs qui ne dit pas toutes les vérités. Ou ce sont les chefs qui font la sourde oreille.

sommet conference reunion union africaine malabo addis abeba chef etats africaine idriss déby président tchadien ibrahim boubacar keita ibk president malien uaOui, monsieur le Président. Oui, son Excellence ! Si si, oui oui !  Voilà, ce que l’on entend généralement dans l’entourage des chefs. On se moque superbement de cet adage selon lequel « la vérité rougit les yeux mais ne les crève pas ». Par peur de perdre les privilèges liés à leurs fonctions, les collaborateurs directs des chefs préfèrent ne pas dire à ces derniers qu’ils se sont trompés ou ont commis des erreurs qui nuisent à la bonne marche des affaires publiques. Tout est mis en œuvre pour isoler les chefs qui vivent comme dans une sorte de bunker, coupés des réalités quotidiennes des administrés. Le mensonge devient alors un mode privilégié de gestion des affaires publiques. Sous cet angle, on est tenté de conclure que les chefs africains, qu’ils soient Présidents de la République, Présidents d’institutions, Premiers ministres, ministres, directeurs de services ou autres, sont des gens malheureux.

La responsabilité en est partagée. En réalité, ces chefs refusent d’accepter des vérités venant de leur entourage. Certains parmi eux ont une sainte horreur de la critique et préfèrent écouter un cercle de laudateurs qui les confinent dans le mensonge et l’hypocrisie pour sauvegarder leurs intérêts égoïstes. Ceux parmi les collaborateurs qui ont le courage d’affronter leurs chefs en dépeignant certaines réalités telles qu’elles sont, sont traités de révoltés ou pire de prétentieux ou de rebelles. Ils sont, la plupart du temps, isolés du fait que tout le monde préfère éviter leur compagnie pour ne pas avoir la même étiquette.

En Afrique, rares sont les chefs qui acceptent le rappel à l’ordre de leur entourage. C’est pourquoi les tripatouillages des Constitutions, par la seule volonté du chef, sont fréquents sur le continent africain, visant à fabriquer des Présidents à vie. De plus, la corruption et les autres gaspillages des ressources publiques empêchent notre continent d’avancer sur le chemin du progrès.

Or, comme tout être humain, un chef peut se tromper. Pour une meilleure conduite des affaires publiques, ceux qui sont investis dans des fonctions de chefs doivent avoir l’humilité d’écouter les précieux conseils de leur entourage. A l’inverse, celui-ci doit avoir le courage en toute loyauté de recadrer les chefs quand ils se trompent ou s’égarent. Et cela, de façon courtoisie et dans le plus grand respect.

« J’ai souvent entendu dire que toutes les vérités n’étaient pas bonnes à dire. La force d’une vérité n’est pas d’être tue mais d’être dite, avec le respect que l’on doit à chacun », écrivait Laurent Bigot, consultant indépendant, ancien diplomate français dans une tribune publiée, le 02 novembre dernier, par le quotidien français ‘’Le Monde’’ sur son site internet.

 Chiaka Doumbia

Source : Le Challenger

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance