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Entre Nous : Le Mali n’en a que faire !

Nous déplorions, il y a peu, les violences verbales entre partisans et détracteurs de la transition. Ces violences, avertissions-nous, pourraient dégénérer vers une situation que personne ne pourrait prévoir encore moins souhaiter.

Systématiquement, c’est la réponse du berger à la bergère entre défenseurs et adversaires du Président, du Premier ministre de la Transition et du Président du Conseil national de Transition (CNT) à un moment où le pays est en proie à mille et un périls. Une situation sans précédent, car menaçant le pays dans son existence même. qui devrait inciter ses enfants à se donner la main pour ‘’boucher les trous de la jarre percée’’ comme le conseillait le roi Ghézo du Dahomey.

Force est de condamner ces escalades verbales qui ne reflètent ni nos valeurs culturelles encore moins la démocratie que nous pensons ainsi pratiquer. C’est pourquoi nous invitons, encore une fois, leurs auteurs à faire preuve de retenue quelle que soit leur motivation. C’est pourquoi nous interpellons vivement ceux à qui ces dérives profitent d’appeler leurs ouailles à y mettre fin. C’est pourquoi nous en appelons au sens des responsabilités des  plus hautes autorités du pays afin que ces dérapages cessent pendant qu’il est temps.

Depuis l’interpellation du Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga par le Conseil National de Transition (CNT), l’organe législatif de la Transition est devenu la cible de certains activistes. Le jeune Nouhoun Sarr et tous ceux qui ont vivement critiqué la mise en œuvre du plan d’action gouvernementale du Premier ministre ont subi en retour un lynchage d’une rare truculence.

Ces attaques contre les critiques de l’action gouvernementale ont irrité tout homme épris de démocratie et soucieux de la transparence dans la gestion des affaires publiques. Encore qu’elles ont continué avec la récente tentative de coup d’Etat déjouée. A croire qu’ils ont un intérêt à semer la confusion au sommet de l’Etat.

Les attaques contre le CNT sont l’expression d’un malaise entre des institutions de la Transition. Il faut mettre fin à de telles pratiques pour éviter d’affaiblir davantage ces institutions. Le Mali n’en a que faire à ce stade de son existence. Il a plutôt besoin d’union des cœurs et des esprits. Il a plutôt besoin de l’indulgence des uns et des autres. Il a plus que jamais besoin du sens des responsabilités de ses fils pour sortir de ce gouffre profond, conséquence évidente  de mauvaises politiques publiques. Le Mali a surtout besoin du sacrifice de ses enfants, à commencer par les membres d’institutions qui devraient montrer l’exemple au lieu de se crêper le chignon.

On aurait souhaité que messieurs et mesdames du CNT et du Gouvernement réduisent à 50 ou 40% leurs avantages pécuniaires. Les membres du CNT ne sauraient bénéficier des mêmes  traitements que les élus de la nation. Ceux des autres institutions de la Transition devraient aussi se soucier, en ces temps d’épreuves, de renoncer à une partie de leurs avantages. On serait surpris que demain soit la veille d’une telle prise de conscience !

Par Chiaka Doumbia

  Source: Le Challenger

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