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Entre Nous : Indignation sélective !

Les événements du vendredi 03 septembre nés de la révolte de certains éléments de la Police nationale contre le placement sous mandat de dépôt du commissaire divisionnaire Oumar Samaké, commandant de la composante Police de la Force spéciale anti-terroriste (Forsat), par un juge d’instruction du tribunal de Grande instance de la Commune III du District de Bamako, ont suscité assez de réactions.

 

Certains raisonnent comme si le Mali vivait une situation normale. Non ! C’est une République qui marche sur la tête. Pas de loi ! Pas de justice ! C’est la loi du plus fort et la justice du plus fort ! Ils séquestrent des gens et les empêchent de parler après leur libération.

Ce qui s’est passé le vendredi dernier est à la fois regrettable et condamnable mais s’inscrit dans un processus de défiance vis-à-vis de l’Autorité de l’Etat. Laquelle défiance tire son origine de la crise de confiance qui frappe les institutions. Ces différentes formes de défiance vis-à-vis de l’Etat se sont accentuées vers la fin du régime incompétent et corrompu d’IBK avec les méthodes de luttes à la limite insurrectionnelles du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP). Il faut avoir le courage de le dire.

De la rébellion des traîtres et aventuriers du Mnla aux événements du vendredi dernier en passant par les manifestations du M5-RFP, que d’actes de défiance vis-à-vis de l’Etat et de ses institutions.

Certains jeunes du M5-RFP condamnés à des peines de prison ou placés sous mandat de dépôt ont été extraits de la MCA dans la foulée des événements du 18 août 2020. Ils sont toujours en liberté. Ni les syndicats de magistrats ni le Conseil de l’Ordre des avocats, ni l’AMDH, ni la CNDH, ni les partis politiques, n’ont levé la voix pour protester contre ces libérations extrajudiciaires. A l’époque, la protestation de deux syndicats de magistrats s’est limitée seulement au cas de Bakary Togola qui fut ramené dans la clinique où il se soignait. Indignation sélective !

Quand on se mobilisait ici pour empêcher le Procureur de la République près le tribunal de Grande instance de la Commune V du District de Bamako  d’entendre l’Imam Mahmoud Dicko, ancien président du Haut Conseil islamique du Mali et futur autorité morale du M5-RFP, ils sont rares ceux ou celles qui ont levé la voix pour faire des communiqués en disant que force doit rester à la loi. Indignation sélective !

Hier, c’était une justice aux ordres d’IBK. Aujourd’hui, c’est une justice indépendante. C’est quoi ça ! Une décision de justice est une décision de justice. S’il est permis de contester les décisions ayant envoyés certains jeunes du M5-RFP en prison ou de mettre en doute le Procureur de la République qui voulait écouter l’Imam Dicko, il est permis aussi de contester celle qui a placé le commandant de la Forsat sous mandat de dépôt.

Sur ce registre, le M5-RFP est mal placé pour donner des leçons. Certains dirigeants du M5-RFP doivent avoir honte et se taire à jamais pour avoir détourné à des fins personnelles la lutte menée par une grande partie de la population malienne contre la mauvaise gouvernance du pays. La recherche d’une popularité hâtive de la part de certains dirigeants de la Transition sur fond de mensonge et d’hypocrisie constitue la menace la plus sérieuse sur la distribution équitable de la justice. Cela est contraire au combat mené par des milliers de Maliens de l’intérieur comme de la diaspora, à travers de grandes manifestations.

Prime à l’impunité, vous dites ! Ceux qui aspergent les éléments de la Police nationale sont les mêmes qui déroutent le tapis rouge ou qui applaudissent ceux qui ont revendiqué l’assassinat lâche et atroce de nos jeunes soldats à Aguelhoc en janvier 2012. Indignation sélective ! Mali, ô pays de paradoxe !

Par Chiaka Doumbia

Source : Le Challenger

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