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Enseignement supérieur : L’honorable Bakary Woyo fustige la tutelle

Jeudi 20 avril dernier, le chef du département de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique était face aux élus de Nation. C’était dans le cadre d’une séance d’interpellation initiée par le député Bakary Woyo Doumbia, sous la forme de questions orales très éprouvante pour la Ministre.

Le contexte délicat au campus universitaire a conduit le député fraîchement accueilli par l’Urd à appeler la ministre à la barre. En deux années de gouvernance, Assétou Mignan Samaké se retrouve du coup pour la première fois face aux députés à un moment où son secteur subit de plein fouet des agitations de diverses formes. Au cœur de la polémique se trouve la FSEG où le non-respect des textes alimente la chronique. Embarrassée, la ministre Samaké ne n’a pu cacher son agacement face aux assauts de l’ancien député des FARE, qui a littéralement mis les pieds dans le plat. Il a notamment remué le doigt dans la gênante problématique de reconnaissance des diplômes maliens. Sur le sujet, Bakary Woyo est même allé jusqu’à soutenir que « les diplômes sont vendus facilitant ainsi les échecs scolaires». Une assertion systématiquement réfutée par la ministre de l’Enseignement Supérieur, qui s’est fondée sur l’existence d’un système de contrôle bien rodé au sein de son département pour laisser entendre qu’il n’y a nul péril en la demeure. Il n’en fallait pas autant pour que son interlocuteur rebondisse sur les nombreux échecs enregistrés en fin d’année académique devenus monnaie courante. Les notes seraient également vendues, a persisté le député de Bougouni, en déplorant que le ministère ne fasse rien pour contenir les dépenses excessives. Allusion faite aux heures supplémentaires qui ont conduit les syndicats à battre le pavé. Sans mentionner le nom, on a pu comprendre qu’il s’agissait de la grève sans fin du SNESUP qui ébranle forcément la quiétude universitaire.

Une situation qui prévaut certes bien avant l’arrivée de la ministre aux affaires, mais qu’elle est censée clarifier partager en tant que conseillère technique au même département en son temps, a expliqué l’élu parlementaire. Et d’enfoncer le clou en mettant sur la table la question des recrutements. « Les jeunes ne sont pas recrutés alors que les milliards injectés dans les heures supplémentaires auraient pu servir à décanter partiellement le problème du chômage, a laissé entendre le député en martelant que les fonds sont d’ailleurs mal gérés.

Sur un ton plutôt mesuré, Mme Samaké a pris les devants. Voyant que son cri du cœur n’a pas eu d’oreille favorable, elle lâchera cette phrase : «Certes il y a des problèmes dans l’espace universitaire, mais ils se sont accumulés au fil du temps». Une façon d’indiquer qu’elle n’est pas comptable de la situation si décriée et que les raisons seraient ailleurs. Et Assétou Mignan Samaké d’admettre que l’organisation des examens scolaires reste une sérieuse problématique pour son département. «Les incidences financières sont lourdes et des rallonges budgétaires ont été prévues», a expliqué par ailleurs la ministre, qui finira par s’abstenir de tout commentaire.

La première face à face de la session 2018 en plénière aura permis, somme toute, de mieux situer l’opinion sur l’état de l’université au Mali. Enseignant de formation, Bakary Woyo Doumbia a servi dans les instances de l’école malienne. C’est donc un technicien du monde académique qui a affronté la ministre de l’Enseignement Supérieur.

Une autre manche n’est pas à exclure puisque le nouveau député de l’URD est entré de plain-pied dans les consultations sur le degré de militarisation du campus. La présence des armes ainsi que des machettes en plus d’un campus politisé ne le laissent pas indifférent. Surtout qu’il y a eu mort d’homme et qu’une récente patrouille policière a réquisitionné un lot important d’armements. Le député pourrait bien revenir à la charge.

Idrissa Kéïta

Source: Le Témoin

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