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Enseignement privé catholique de San : Le Groupe scolaire Père Bernard de Rasilly de San

Lorsque l’école de Somo a été ouverte en 1956, les Sanois ont demandé à la Mission Catholique qui s’installait alors à San, s’ils ne pourraient pas obtenir l’ouverture d’un établissement menant au Brevet élémentaire et même une école primaire. Les parents, lorsque leurs enfants étaient reçus au C.É.P.É, devaient les envoyer à Ségou ou à Bamako. Cela posait bien des problèmes de frais d’éloignement, de logeur…

*Le jeudi 24 juillet 1958, l’évêque de Nouna, Mgr Jean Lessourd était venu à San. Le vendredi 25 matin il peut ainsi se trouver à l’accueil de M. Jean-Marie Koné, vice-président de l’Assemblée Territoriale, des ministres de l’Agriculture et du Plan et de l’Inspecteur d’Académie de Bamako. À la réunion à l’École Publique, des parents d’élèves demandent l’ouverture d’un cours complémentaire à l’Inspecteur. Celui-ci répond que ce n’est pas possible d’ici longtemps. Les parents demandent alors que ce soit la Mission Catholique qui l’ouvre. À la réception qui suit, l’Inspecteur en parle lui-même à Mgr Lesourd, qui pense dès lors à ouvrir le cours dès cette année 1958.

* Le 19 août 1958, le Père Louis Noualle-Degorce, directeur diocésain de l’Enseignement catholique du diocèse de Nouna (Haute-Volta) dont la paroisse de San relève, et le Père Bernard de Rasilly partant pour Bamako. M. l’abbé Luc Auguste Sangaré qui s’occupe des écoles les mène chez le ministre de l’Éducation ; celui-ci se montre très favorable à l’ouverture d’un “Cours Secondaire privé” à enseignement court pour commencer. Plus tard, quand cela sera possible, on passera à l’enseignement long préparant au baccalauréat. M. le ministre accorde 15 bourses : la liste est d’ailleurs établie sur le champ. De retour à San, les Pères demandent pour trois ans de location le long bâtiment de la F.A.O. devenue gare routière près du marché, bâtiment où se trouve la boutique de M. Noussan Diarra. On leur oppose un refus. Cependant ce bâtiment servira de magasin pour stocker du matériel, grâce à l’obligeance du gérant M Tiémoko Diarra. Sur la suggestion de l’administration, l’équipe pastorale de San sollicite alors un magasin de l’ex- « kapokière Breton », à droite sur la rue qui mène au Centre de santé de référence (ex-hôpital de San). Le commandant prend lui-même l’affaire en main.

* Le 7 octobre 1958, examen d’entrée au collège. Il a lieu à l’école régionale (actuelle école Babou Dioni), avec la participation de Yacouba Traoré le directeur, et Amidou Santara, enseignant au CM2. Les copies sont faites sur papier officiel, qui permet de détacher les entêtes pour sauvegarder l’anonymat. La correction se fait à la Mission catholique avec MM. Traoré et Santara. 24 élèves sont admis, ce qui fera 39 avec les boursiers. Les résultats sont affichés le soir même.

* Le samedi 11 octobre 1958, au matin, la Mission catholique reçoit une lettre du Ministre de l’Économie Rurale autorisant d’occuper le local “Breton” …” Bamako, le 6 octobre 1958 – N°804/A.G.2… En réponse à votre lettre du 30 septembre 1958 que m’a transmise Monsieur le Ministre de l’Agriculture, j’ai l’honneur de vous informer que je donne mon accord pour que vous occupiez le local que vous désirez dans l’usine de kapok de Monsieur Breton, actuellement propriété de la Caisse centrale de crédit agricole. Il est bien entendu que le local devra être libéré en juin et remis, sans que rien ne soit endommagé. “Signé : Kouyaté”. L’administration autorise les Pères à faire des travaux qui commencent aussitôt : construction d’un mur en banco, de portes et de fenêtres, d’un tableau noir. Le magasin est transformé.

* Le vendredi 17 octobre 1958, les fournitures scolaires et le directeur de l’enseignement catholique avec monsieur Émile Dombwa sont déjà là. Le lendemain arrive de France, le Père Armand Guillaumin nommé pour le collège. Le premier conseil de classe avec les Père Bernard de Rasilly directeur, Père Armand Guillaumin et M. Dombwa se tient le dimanche 19 octobre car la rentrée a lieu le mardi 21 octobre 1958.

* Les Travaux Publics et la Poste aident à installer une ligne électrique : le collège aura le courant durant les deux années où il occupera « La kapokière Breton ». Ce fut un apport précieux et très apprécié de tous.

Une première démarche est faite près de l’Administration pour obtenir un terrain définitif pour construire un collège : une demande sera adressée au Fonds européen pour le développement (Fed). Un accord de principe est accordé pour le terrain actuel du collège le 8 novembre 1958.

– La décision n°40/EJS du 07 janvier 1959 autorise officiellement l’ouverture et le fonctionnement d’un établissement d’enseignement privé dénommé « Cours Secondaire privé de San ».

* En février 1959, le Père Jacques Prat-Marca est nommé directeur de l’enseignement pour la partie soudanaise du diocèse de Nouna. Ce n’est qu’en fin mai 1959 que la demande pour la concession du collège est affichée à la Poste pour les consultations. Un nouveau professeur arrive de France le 20 février : monsieur Gaubert. Ce qui permet de soulager les enseignants pour les cours et la surveillance des études du soir. L’année scolaire se termine le 27 juin avec 37 élèves.

* Le 15 juillet 1959 a lieu l’installation du Conseil municipal élu le 28 juin ; c’est avec lui que se réglera la question du terrain du collège toujours en cours…

Le problème de logement des enseignants se posera de plus en plus : la décision est prise de construire un bâtiment au sud du jardin des Pères. Il deviendra plus tard l’évêché. La construction commence au début septembre et sera terminée fin novembre.

* Le télégramme autorisant l’occupation du deuxième local (le grand hangar qui servit pendant longtemps de magasin de l’Inspection de l’enseignement fondamental de San) arrive le 12 octobre 1959 : les travaux de nettoyage et d’aménagement commencent immédiatement. Le matériel arrive et le 15, ouverture des classes, la 6ème restant dans la petite classe au bord de la rue. M. Gaubert est revenu de congé avec son épouse enseignante. André-François Coulibaly de Dédougou (Haute Volta) vient renforcer le personnel.

* Le 3 novembre 1959, les Pères apprennent que le crédit de 11 millions de francs est accordé, mais pour une année seulement : il faut hâter la construction du collège. On ne peut pas commencer sans avoir le papier officiel mais le dossier déclaré perdu est retrouvé.

* Le 18 février 1960, réunion du conseil municipal au sujet du terrain et le 22 du même mois le dossier part pour Bamako.

* En mai 1960, le collège devient Cours Complémentaire pour s’aligner sur les autres établissements qui sont ouverts.

* Le 21 juin 1960, la paroisse reçoit l’autorisation “provisoire” de commencer les travaux du collège mais la cession du terrain dépend encore du conseil des Ministres. On creuse un puits près de la maison du juge sur un bon courant d’eau et les transports de sable et de gravier s’organisent.

L’année scolaire se termine. Les Gaubert repartent en France. Comme prévu, le ministère de l’Agriculture reprend les deux locaux aménagés en salles de classe. La Paroisse demande l’ancienne école régionale abandonnée (devenue depuis École Babou Dioni 2nd Cycle B) sur la suggestion de l’Administration qui aide à remettre les locaux en état pour une année en attendant la construction du collège.

Yassinthe Koné, San

Source : Mission

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