A la suite de la fuite généralisée des sujets du DEF et du Bac, une enquête a été ouverte. Les masques tombent peu à peu. Le lundi 23 juin, 15 présumés acteurs de ce coup de théâtre ont été arrêtés puis mis sous mandat de dépôt.
Le déroulement de l’examen du Diplôme d’études fondamentales (DEF) a été émaillé d’une fuite spectaculaire des sujets. N’eut-été le sens élevé de responsabilité de la ministre Togola Marie Nana, le Bac aurait connu le même sort.
Faut-il le rappeler, dans l’organisation des examens de fin d’année scolaire, il y avait le ver dans le fruit. Heureusement, depuis son arrivée à la tête du Département de l’Education, elle avait de forts soupçons sur l’existence d’un réseau mafieux de vente de sujets au sein même du ministère.
C’est pour cela qu’elle a procédé à un toilettage de l’administration scolaire à travers des mutations et le relèvement de certains cadres véreux. Toutefois, malgré cette anticipation, la naïveté d’un de ses proches collaborateurs a failli gâcher son plan. Il s’agit du Directeur national des examens et concours de l’éducation, Bakoni Ballo.
Car c’est lui qui aurait préféré travailler avec les cadres relevés, supposés être de mèche avec les vendeurs de sujets d’examens au détriment des nouveaux promus. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, on a assisté à une fuite des sujets jamais inégalée au Mali.
Cette négligence présumée de Bakoni Ballo lui a valu son poste, se rappelle-t-on. Ainsi, les sujets choisis par la Commission d’organisation d’examens de Bakoni Ballo ont été remplacés in extremis.
Vu l’ampleur du préjudice que cette boulimie a pu causer à la crédibilité de nos examens, le limogeage du directeur Ballo ne suffisait pas. Il fallait que des têtes tombent, que les sanctions proportionnelles aux dégâts causés soient infligées aux auteurs de cette forfaiture.
Pour ce faire, une enquête judiciaire a été ouverte. Tous les services d’investigation du pays ont été mis à contribution. Le lundi 23 juin, les premiers résultats ont commencé à tomber. 15 agents présumés auteurs, en majorité les agents du Département de l’Education, ont été arrêtés et placés sous mandat de dépôt.
En attendant le verdict du juge, les preuves retenues contre ces vendeurs de sujets seraient accablantes. Comme à leurs habitudes, les présumés auteurs auraient été arrêtés avec 200 diplômes de DEF préétablis, des listes d’admission au Bac et au DEF avant même la correction des copies d’examens. Un autre aurait été retrouvé avec 7 millions, encaissés de la vente de sujets.
Soulignons que parmi ces gens arrêtés figure un agent de la Direction des finances et du matériel du ministère de l’Enseignement supérieur.
Notons que ne bénéficiait pas de ces services qui le voulait. Il fallait débourser 300.000FCfa par candidat pour le DEF et un peu plus de 375.000F pour le Bac.
Au moment où nous mettons sous presse, les enquêtes avançaient rapidement. Les premiers auteurs ont craqué. Ils dénoncent leurs collabos, les arrestations continuent et la panique s’installe au ministère de l’Education nationale.
Oumar KONATE
SOURCE: Le Prétoire