46,1% « très insatisfaits» de la MINUSMA
-44% de très insatisfaits de Barkhane
Au titre de la dixième édition de son enquête d’opinion, Mali-mètre 10 de la Fondation Fridriech Ebert (FES), présenté le jeudi dernier au Radisson Blu, il ressort que la majorité des Maliens (55,3%) pense être plutôt satisfaits (36,7%) ou très satisfaits (18,6%) des actions du président de la République. Contre 44% qui sont plutôt insatisfaits (22,3%à ou très insatisfaits (21,4%).
Si dans l’opinion publique nationale en général, l’on est tenté de coller un grand « peut mieux faire » à la gouvernance IBK, au sein des structures d’enquêtes et de sondages d’opinion, le travail « scientifique » abouti à des résultats chiffrés, qui peuvent être sujets à divers commentaires. Voire à des critiques comme celles développée par Dr Choguel Kokalla Maïga du MPR, Pr Younoussa Touré de l’URD, Pr Abdoulaye Niang du Centre Joko ni Maaya, Dr Oumar Mariko de SADI, etc. réserves auxquels les statisticiens Sidiki Guindo et le Directeur de programmes de la Fondation, Abdourhamane Dicko ont apporté des réponses. Après des mots introductifs du Représentant résident de la Fondation, Philipp Goldberg et de la Chargée de programmes, Countel Kanne.
Cela n’altère en rien le Rapport documenté de Mali-mètre 10 de présenter, à propos de la thématique portant sur la « confiance dans les institutions», des données sous forme de graphique. Et au compte de la satisfaction envers les actions du président de la République, le graphique est on ne peut plus clair. Il indique, lit-on dans le document, que la majorité des Malien(ne)s (55,3%) pense être plutôt satisfaits (36,7%) ou très satisfaits (18,6%) des actions du président de la République contre 44 % qui sont plutôt insatisfaits (22,3%) ou très insatisfaits (21,4%).
Par rapport à l’édition précédente, Mali-mètre 9, la proportion des citoyens satisfaits des actions du président de la République a augmenté de 6,4 points et celle des insatisfaits a reculé de 5,8 points.
Par localité, la proportion des enquêtés plutôt satisfaits ou très satisfaits des actions du président de la République est surtout élevée dans les localités de Ménaka (87,5%), Sikasso (65,7%) ; Koulikoro (65,7%), Ségou (59%) et Mopti (52,5%). Par contre, les villes de Kidal (14,4%), Bamako (39,2%) et Toudénit (41%) enregistrent les plus faibles proportions de citoyens de satisfaits ou très satisfaits.
L’opinion des populations est plus mitigée à Gao et Kayes où respectivement 49% et 51% seraient plutôt satisfaits des actions du président de la République. Et le rapport de préciser que l’incidence du sexe ou de l’âge sur le niveau de satisfaction des citoyens envers les actions du président de la République n’est pas assez significative. L’analyse du niveau d’instruction montre globalement que la proportion des insatisfaits augmente avec le niveau d’instruction comme présenté dans le document par un graphique. Ainsi, 52% et 46% respectivement du supérieur et du secondaire contre 43% et 42 % pour aucun niveau et niveau primaire pour les non satisfaits des actions du président de la République.
Satisfaction envers le gouvernement
L’appréciation des citoyens interrogés sur les actions entreprises par le gouvernement dans la gestion du pays est mitigée avec 49% qui sont plutôt insatisfaits (26,6%) ou très insatisfaits (22,6%), contre 47% qui se déclarent plutôt satisfaits (36,6%) ou très satisfaits (10,1%) comme présenté par un graphique dans le rapport. Alors que par rapport à Mali-mètre 9, la proportion des citoyens non satisfaits de la gestion du gouvernement a diminué de 3 points.
Selon les localités, ce sont les habitants de Kidal (93,4%), de Tombouctou (64,3%), de Bamako (64,2%), de Taoudénit (57,9%), de Mopti (52,5%) et de Kayes (52,5%) qui sont les moins satisfaits(« plutôt insatisfaits » ou « très insatisfaits ») des actions du gouvernement. Ceux qui sont satisfaits (« très satisfaits » ou « plutôt satisfaits ») sont majoritaires à Ménaka (83,3%) et Sikasso (55,9%). Il est à noter la proportion relativement élevée des sans opinion à Ségou (9%), Gao (6,1%) et Koulikoro (5,8%)
Opinions sur la MINUSMA et Barkhane
Le rapport signale qu’une opinion presque partagée des populations avec (46,1%) de ‘très insatisfaits » (30,4%) ou plutôt insatisfaits » (15,7%) et 42,3% de plutôt satisfaits (34%) ou très satisfaits (8,3%) soit une différence de 4 points de pourcentage. Environ 12ù des enquêtés sont sans opinion.
Pour ce qui concerne la force Barkhane au Mali, si 47% ont déclaré être plutôt satisfaits, (36,8%) ou « très insatisfaits » (10,6%), ils sont 44% à être « très insatisfaits » (28,7%) ou « plutôt insatisfaits (15,1%) du travail de cette force française dans notre pays.
Rappelons que l’échantillon global sur lequel porte cette enquête, menée du 13 au 27 octobre, est 2 156 individus âgés de 18 ans et plus répartis dans le district de Bamako et l’ensemble des capitales régionales, y compris Kidal, Ménaka et Taoudenit. L’enquête a été conduite par le Bureau d’études GISSE ; qui a mis à contribution sur le terrain, 66 enquêteurs et superviseurs. L’échantillonnage est basé sur la méthode des quotas avec la prise en compte des caractéristiques démographique suivantes : lieu de résidence, sexe, âge et niveau d’instruction.
Bruno D SEGBEDJI
Quelques chiffres de MALI-METRE 10
Institution judiciaire
59,8 % de Maliens ne font pas confiance à la justice
Les résultats de l’enquête d’opinion, Mali-mètre 10 montrent que dans l’ensemble, les Maliens dans leur majorité (59,8%) ne font « pas du tout confiance » (30,2%) ou « pas confiance » (29,6%) à la justice, contre une minorité (35,9%) qui lui « fait partiellement confiance » (26,8%) ou « totalement confiance » (9,1%). Les sans opinion représentent 4,2%.
Niveau de corruption
Plus de 63% des enquêtés le trouvent « très élevé »
Pour une grande majorité de la population enquêtée (91,1%), le niveau de corruption au Mali est « très élevé » (63,5%) ou « élevé » (27,1%) contre seulement 8ù des enquêtés qui estiment qu’il est « peu élevé »( 7,2%) ou « pas élevé » (0,8%). Alors que au sein de l’opinion en général, la prédisposition à la corruption est très dominante, surtout ce qu’il est convenu d’appeler la petite corruption, plus insidieuse et discrète mais destructrice.
Bruno D S
Mali-Horizon