Une enquête visant la chanteuse française Izïa Higelin pour “provocation publique à commettre un crime ou un délit” a été ouverte après que l’artiste a évoqué en concert un lynchage du président Emmanuel Macron, a indiqué le parquet à l’AFP samedi.
Evoquant le chef de l’Etat, lors de son concert jeudi soir à Beaulieu-sur-Mer, dans le cadre d’un festival dans le sud de la France, l’artiste a imaginé sur scène comment il pourrait être lynché publiquement par les spectateurs.
“Je le connais, quelle coquine celui-là, il s’est dit là, ce qui serait bien, je pense que ce que le peuple veut, ce dont le peuple a envie, c’est qu’on m’accroche à 20 mètres du sol telle une pinata humaine géante, et qu’on soit tous ici présents munis d’énormes battes avec des clous au bout comme dans +Clockwork Orange+”, le film Orange mécanique a-t-elle déclaré, selon une vidéo du concert.
Et la chanteuse, fille du chanteur Jacques Higelin, de poursuivre, selon cette vidéo postée sur le site et le compte Tik Tok du magazine culturel InOut Côte d’Azur: “Et là, on le ferait descendre, mais avec toute la grâce et la gentillesse que les gens du Sud ont, là juste au-dessus de vous, et on aurait tous notre batte avec nos petits clous, et dans un feu de bengale de joie, de chair vive et de sang, on le foutrait à terre, mais gentiment tu vois…”.
“Je vois déjà le gros titre de Nice-Matin demain: +Izïa appelle au meurtre de Macron+”, aurait ensuite ironisé la chanteuse, selon le quotidien régional qui revenait sur ce concert dans ses colonnes samedi matin, évoquant une tentative infructueuse des gendarmes de l’interroger en fin de spectacle.
Des “marches citoyennes” empreintes de “deuil et colère” contre les violences policières sont annoncées dans plusieurs villes de France samedi, quelques jours après la mort du jeune Nahel, tué par un policier lors d’un contrôle routier, qui avait engendré des nuits d’émeutes à travers le pays.
Nahel, 17 ans, tué par un policier lors d’un contrôle routier le 27 juin à Nanterre, dans la banlieue ouest de Paris. Les violences urbaines qui ont suivi, sans précédent depuis 2005, ont jeté une lumière crue sur les maux de la société française, des difficultés des quartiers populaires aux relations houleuses entre jeunes et forces de l’ordre.
AFP