«Des millions d’enfants sont privés d’accès à une nutrition adéquate, à cause de ce qu’ils sont, de là où ils vivent, en raison de leur appartenance ethnique ou d’un handicap, en raison du manque de revenus de leurs parents ou parce qu’ils ont été contraints de quitter leur maisons». C’est le constat fait par Save the Children, suite à des données récoltées dans 115 pays, dont le Mali. Le rapport intitulé «Portions inégales» a fait l’objet d’un lancement national, jeudi dernier, au cours d’un déjeuner de presse que l’ONG a organisé dans les locaux du Grand hôtel de Bamako.
Le jeudi 25 avril 2016, l’Ong Internationale, Save The Children, a procédé au lancement (national) du rapport sur la malnutrition publié sous le titre : «les Portions inégales».
La cérémonie placée sous la présidence du ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, s’est déroulée en présence de nombreux invités au nombre desquels la présidente du Parlement des enfants, Mlle Fadimata Sangaré. On notait également la présence de représentant de l’Oms, de l’Unicef….
Le rapport relate l’histoire de tous ces enfants qui sont oubliés dans les actions de lutte contre la malnutrition. Il (le rapport) donne des pistes de solutions à plusieurs pays pour introduire progressivement le concept d’exclusion dans les débats nationaux sur la nutrition.
Construit autour de cinq étapes clés, le document de plus d’une centaine de pages, présente aux Etats les grandes actions à mener pour que les avantages de la nutrition adéquate soient à la portée de chaque enfant.
Save the children a lancé une nouvelle campagne pour faire en sorte que chaque enfant survive et s’épanouisse. Selon de récentes recherches, il résulte que, malgré un engagement mondial à éradiquer la malnutrition d’ici 2030, sur la base de tendances actuelles, 129 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrent, sont en situation de retard de croissance et que 24 millions d’autres souffriraient d’un retard de croissance au début du siècle prochain.
Dans le même rapport, il est, en outre, indiqué que 75 pays sur 114 ne parviendront pas à réduire les retards de croissance de 40% à l’échelon 2025.
Au Mali, la situation n’est guère reluisante. Selon EDS V (2013) 38,5% des enfants souffrent d’un retard de croissance. Ce qui, indique t-on, rend très probable l’atteinte des objectifs de la malnutrition par notre pays.
Le lancement national du rapport a donné l’occasion à plusieurs intervenants, d’attirer l’attention sur un phénomène à la base d’une forte morbidité chez les enfants de moins de 5 ans.
Pour M Kevin Novotoy, Directeur pays par intérim de Save, il s’agit d’un rapport qui vient mettre l’accent sur le retard de croissance qui pourrait frapper pas mal d’enfants d’ici 2030. «D’ici le siècle prochain, de nombreux pays ne seront pas à mesure d’éliminer la malnutrition», alerte le rapport. «Le lancement du rapport «Portions inégales» offre la possibilité à Save the Children pour plaider auprès du gouvernement malien pour traiter de toute urgence cette question et introduire le concept d’exclusion dans le débat sur la nutrition », a indiqué M Novotoy. Dans sa présentation du document, Dr Djibril Bagayoko, chef de la cellule malnutrition, a donné la définition technique de la malnutrition avant de donner les différentes formes qu’elle peut prendre. Il a également évoqué toute la difficulté à combattre le phénomène sans intégrer son caractère multisectoriel ; une «multisectorialité» qui fait de la malnutrition une question intéressant à la fois le département de la santé, mais aussi d’autres ministères comme celui de l’éducation, du développement rural, des affaires étrangères…
La présidente du Parlement des enfants, a mis l’accent sur la nouvelle campagne «Aucun enfant oublié» et qui procède de la même volonté d’offrir des chances égales à tous les enfants, particulièrement face à la nutrition. Dans un message de plaidoyer, elle s’est interrogée sur comment notre pays va réussir à assurer la relève si les enfants, qui sont les adultes de demain, devraient continuer à faire face à la malnutrition, un tueur silencieux.