Amadou Koita et Abba Maiga furent parmi les opposants les plus virulents d’IBK avant de rallier le camp présidentiel. Moussa Mara, après qu’il eut quitté la primature, est devenu un adversaire politique du président de la République. Maintenant, c’est au tour de Housseyni Amion Guindo, alias Poulo, de bomber les muscles pour affronter son bienfaiteur IBK, après que ce dernier lui ait arraché le bifteck de la bouche. La jeunesse va-t-elle continuer à se mouvoir dans tous les sens, sans conviction, ni vision ?
Poulo, qui jouissait d’un certain capital-confiance, a fini par emboîter le pas à ses prédécesseurs jeunes qui n’auraient que très peu de conviction et de valeurs. Au vu de leurs retournements de veste, ils sont mus beaucoup plus par leurs intérêts personnels. La versatilité d’Housseyni Amion Guindo a commencé au lendemain du coup d’Etat qui a renversé ATT. Contre toute attente, Poulo faisait partie des fervents soutiens de la junte militaire de Kati, alors qu’il était considéré comme un proche d’ATT pour qui, d’ailleurs, il semblait se battre pour un troisième mandat. Son nom avait même été mêlé à une scabreuse affaire de disparition d’un véhicule V8 que la junte de Kati lui avait offert gracieusement. Candidat à la présidentielle de 2013, il arriva 5èmeavant d’appeler à voter pour le mieux placé des deux candidats qualifiés pour le second tour, sans programme minimum commun. Il sera ministre pendant cinq ans, partageant entièrement le bilan d’IBK. Ensuite, il quitte le gouvernement pour faire acte de candidature contre celui qu’il a soutenu pendant tout le mandat. Que pourrait-il reprocher à IBK ? Rien, sinon il se serait libéré plus tôt avant la fin du mandat pour préparer les élections. Candidat pour la seconde fois à la présidentielle, il sera battu avec moins de 4 %. Mis sur la touche, il ne semble plus supporter la disette. Comme Mara, Koita, Maiga, il fait feu de tout bois sous prétexte que les législatives ont été reportées. Ses sorties, de plus en plus remarquées contre le régime, pourraient être les signes d’une certaine lassitude, d’une fébrilité, d’une déloyauté et d’un manque de conviction. Il est temps que la nouvelle génération comprenne que tout acte politique doit avoir comme fondement la conviction.
En somme, l’alternance générationnelle tant chantée par certains leaders jeunes ne serait qu’un mirage parce que ceux qui sont censés l’incarner se sont discrédités au point de salir tous les autres. Et, s’il y a un point positif dans la gouvernance d’IBK, c’est d’avoir fait la promotion de la jeunesse. Ils sont nombreux dont voici quelques-uns : Moussa Mara, Boubou Cissé, Harouna Modibo Touré, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, Me Mamadou Gaoussou Diarra, Kamissa Camara, Mahamadou Camara, Moustapha Ben Barka. A César, ce qui appartient à César. A IBK cette reconnaissance.
Youssouf Sissoko
Source: infosepte