Ces propos ont été tenus à Koulouba le samedi 7 septembre, au cours d’une conférence de presse que le président nigérien, Issoufou Mahamadou, a co-animé avec le président malien, Ibrahim Boubacar Keita.
L’hôte du Mali pour une visite d’amitié et de travail a laissé entendre que son pays partage 800 km de frontière commune avec le Mali. C’est pourquoi, les deux pays, selon lui mutualisent leurs efforts y faire face.
Suite à la question d’un confrère de l’ORTM, Issoufou Mahamadou a expliqué : « le statut de Kidal est une menace pour la sécurité intérieure du Niger. Des mouvements signataires de l’Accord issu du processus d’Alger sont en connivence avec des terroristes. C’est une position ambiguë que nous dénonçons parce qu’à deux reprises des soldats nigériens ont perdu la vie avec ce statut de Kidal. Nous avons des preuves de ce nous affirmons. L’ambiguïté doit s’arrêter, soit on est pour la paix, soit on est avec les terroristes ».
Le président nigérien estime que les solutions ne sont pas que militaires. Elles sont socio-économiques et le programme d’intervention prioritaire du G5 Sahel en est une preuve concrète : infrastructures, résilience des populations, eau, santé, éducation.
Peu prolixe, le président IBK s’est montré en phase avec son frère et ami Mahamadou Issoufou.
Auparavant, le ministre nigérien des Affaires Etrangères, de la coopération, de l’intégration africaine et des nigériens à l’extérieur, Kalla Ankourao, en compagnie de son homologue malien, Tiébilé Dramé, lu le communiqué final. Il ressort de cette lecture que les deux chefs d’Etat ont eu des entretiens en tête-à-tête une séance élargie aux deux délégations, lesquelles ont abordé toutes les questions ayant trait à la coopération bilatérale. Elles ont également examiné les sujets d’intérêts régional et international.
Les deux chefs d’Etat ont, en particulier, examiné les propositions d’actions dans le domaine de la lutte contre l’insécurité, offres issues de la rencontre des ministres en charge de la défense et de la sécurité des deux pays.
Evoquant la situation en Afrique, notamment dans la bande Sahélo-saharienne, les deux chefs d’Etat ont exprimé leur ferme condamnation du terrorisme et ont réaffirmé leur volonté de l’éradiquer en s’appuyant sur les mécanismes bilatéraux et multilatéraux. C’est dans ce cadre, qu’ils sont exprimé leur souhait que le sommet extraordinaire de la CEDEAO, prévu le 14 septembre 2019 à Ouagadougou, puisse aboutir à des mesures nouvelles favorisant la coopération renforcée dans la lutte contre ce fléau.
Les deux chefs d’Etat ont également réaffirmé leur détermination à lutter contre l’extrémisme violent et le radicalisme religieux en vue de préserver l’identité culturelle des peuples. Au plan international, ils se sont félicités de leur convergence de vues sur les grandes préoccupations internationales telles que les changements climatiques, la réforme des Nations Unies et le processus d’intégration en Afrique.
Concernant la situation en Libye, les deux chefs d’Etat ont appelé de leur vœu le règlement rapide de la crise dans ce pays. Ils sont exprimé leur soutien aux initiatives africaines et internationales en appelant à une coordination effective de celles-ci.
Les deux pays ont décidé de raffermir d’avantage leur coopération multiforme. C’est ainsi que les deux chefs d’Etat ont instruit le Conseil d’Affaires nigéro-malien de tout mettre en œuvre pour instaurer un véritable climat de confiance entre les opérateurs économiques des deux pays, condition essentielle pour accroitre les investissements.
Enfin, le président Issoufou Mahamadou a exprimé toute sa gratitude à son homologue malien, au gouvernement et au peuple maliens pour l’accueil fraternel qui lui a été réservé. Aussi, l’hôte du jour a-t-il invité IBK à effectuer une visite officielle en République du Niger.
El Hadj Chahana Takiou