Ce n’est pas seulement contre le retard dans la mise en place des autorités intérimaires que les mouvements se sont élevés lors de la 8e réunion du Comité de suivi de l’accord d’Alger, qui s’est terminée mardi dernier en queue de poisson. Ils ont aussi et surtout dénoncé la gestion financière du processus de sortie de crise. Ils n’ont pas hésité à mettre en doute le montant de 4 milliards de F CFA déjà dépensés dans l’aide humanitaire d’urgence, comme annoncé par le ministère de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord.
Le secrétaire général adjoint du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), Haballa Ag Amzatal, a davantage précisé que ces chiffres ne reflètent pas la réalité sur le terrain. “Nous n’avons pas vu ces dons distribués. Nous n’avons pas vu ces services auprès des populations”.
Des dénonciations minimisées du côté du gouvernement où un ministre croit savoir que les mouvements armés veulent qu’on leur donne l’argent pour qu’ils le gèrent à leur niveau. Dans les coulisses, les ex-rebelles demandent aux partenaires techniques et financiers de s’informer de l’utilisation réelle des fonds mobilisés en “leur nom”. En tout cas, aux yeux des mouvements armés, il y a bien un hiatus entre les fonds décaissés et ceux investis sur le terrain.
On a tout l’impression que certains continuent de faire des après-rebellions leur principal moyen de subsistance.
DAK