Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, 30 % des centrales électriques du pays ont été détruites par la Russie. Plus de 1 100 localités étaient privées de courant mardi.
L’hiver approche et l’Ukraine voit ses capacités énergétiques largement amputées. Environ un tiers des centrales électriques du pays, cibles prioritaires des bombardements russes, ont été détruites en une semaine, selon Kiev. « Les forces armées russes ont continué de frapper avec des armes aériennes et maritimes de haute précision et à longue portée le commandement militaire et les systèmes énergétiques d’Ukraine », a assumé mardi 18 octobre le ministère de la défense russe dans son rapport quotidien, assurant que « toutes les cibles ont été touchées ».
De son côté, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a confirmé que « 30 % des centrales électriques ukrainiennes ont été détruites » et déploré « des pannes massives dans tout le pays ». Mardi, plus de 1 100 localités étaient toujours privées d’électricité. Jusqu’à 4 000 communes ont été affectées par des coupures de courant ces dix derniers jours.
Pannes d’électricité, d’eau et de chauffage
Selon le ministre du développement territorial ukrainien, Oleksi Tchernychov, 45 installations énergétiques figurent parmi les 400 infrastructures endommagées depuis le 10 octobre. Par ailleurs, 180 bâtiments civils auraient été touchés. « De telles actions terroristes de l’agresseur nous mobilisent et nous endurcissent toujours plus », a martelé le haut responsable.
« La situation est critique maintenant dans tout le pays, car nos régions sont dépendantes les unes des autres », a déclaré le chef adjoint du cabinet de la présidence, Kirill Timoshenko, qui demande « que tout le pays se prépare à l’éventualité de pannes d’électricité, d’eau et de chauffage ».
Les nouvelles attaques subies mardi ont fait au moins un mort à Mykolaïv (Sud) et deux à Kiev, selon les autorités. Des pannes d’électricité ont à nouveau été signalées dans la capitale et d’autres régions. La veille, des frappes russes, menées à l’aide entre autres de drones kamikazes, avaient fait au moins neuf morts, dont cinq à Kiev, et provoqué des coupures de courant dans trois régions.
Crainte autour de la centrale nucléaire de Zaporijia
Toujours dans le secteur énergétique, l’opérateur ukrainien Energoatom a accusé mardi l’armée russe d’avoir « enlevé » deux cadres de la centrale nucléaire de Zaporijia (Sud), la plus grande d’Europe, occupée depuis mars par les forces de Moscou. Le site est régulièrement victime de bombardements et de coupures de courant depuis le début de l’invasion russe, le 24 février, faisant craindre une catastrophe nucléaire.
« Sur les dernières vingt-quatre heures, l’ennemi a lancé dix attaques de missiles et cinquante-huit attaques aériennes, et effectué jusqu’à soixante tirs de lance-roquettes multiples », a résumé mardi matin l’état-major ukrainien. Ce dernier a également fait état de l’envoi par l’armée russe de quarante-trois drones « Shahed-136 de fabrication iranienne », dont « trente-huit ont été abattus par des soldats ukrainiens », et revendiqué « vingt-deux frappes » menées lundi par l’aviation ukrainienne.
« Nous n’avons pas de telles informations », a répliqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à la question d’un journaliste sur l’utilisation de drones iraniens par Moscou en Ukraine : « De la technologie russe est utilisée, avec des noms russes. » Si Téhéran dément toujours avoir exporté des armes vers « des parties en guerre », les Etats-Unis ont menacé de sanctionner les entreprises ou Etats collaborant au programme de drones de l’Iran après les attaques de lundi.