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En toute franchise : Attention !

Le vocable « Attention » fait penser à une mise en garde. Et le doigt (l’index généralement) pointé en signe de mise en garde n’empêche pas les autres doigts de se tourner vers soi-même.

 

Quand la colère gronde, il faut réfléchir à une posture préventive appropriée, car un peuple déchaîné agit souvent de façon difficilement contrôlable. A la hauteur du mécontentement longtemps refoulé avant d’être exprimé. Ce d’autant que nul n’ignore la maxime latine de la « vox populi vox dei » (la voix du peuple est la voix de Dieu).

En effet, le moins qu’on puisse dire ces derniers jours au Mali est que ce grand peuple est légitimement en colère. Son mal-vivre s’est exacerbé ces dernières semaines par des événements dramatiques qui ont heurté sa conscience, sa fibre existentielle de peuple fier, courageux  et digne.

Certes, Koulongo, Dioura, Ogossagou… ne sont pas le fait du pouvoir en place. Mais la réponse que le pouvoir en a donnée est apparue véritablement en deçà des attentes d’une opinion nationale de plus en plus exigeante. Et l’interpellation parlementaire du mercredi dernier a mis à nu cette déception voire ce rejet de la gestion de la crise, de la gestion tout court du pays.

La série de grèves et des menaces d’arrêt de travail dans presque tous les secteurs sensibles du pays vient aider à sonner cette révolte. Ce qui a aidé à faire des organisateurs de la marche du 5 avril des sortes de héros. Titre qu’ils n’auraient pas dû avoir si le chef de l’Etat avait pris le devant des choses… Le temps devenant notre ennemi.

IBK doit à présent mesurer ce sentiment de colère à sa juste valeur et appeler rapidement les protestataires à s’asseoir autour d’une table. Afin de relancer avec célérité le chemin de la concertation des forces vives pour calmer les ardeurs et désamorcer la crispation qui s’installe à nouveau dans le landernau national.

Le chef de l’Etat prêtera ainsi une oreille attentive à cette autre colère de son ami et député RPM (parti présidentiel) Mamadou Diarrassouba, qui déclarait mercredi à l’Hémicycle que le gouvernement doit être revu. Pour en élargir la base politique et sociale. Sans un geste d’envergure allant dans ce sens, le peuple malien pourrait dire à nouveau, avec biens de slogans hostiles à Koulouba : «…Attention ! ».

Cette mise en garde va aussi à l’endroit du peuple en colère et, principalement, à l’endroit des organisateurs de ces marches (ceux qui veulent un bis repetita vendredi prochain). Ceux qui caressent le vœu secret et funeste de déstabiliser les institutions doivent savoir que si le pays s’agenouille à nouveau, après le « Sanogogate » (Amadou Haya Sanogo, le chef putschiste) de 2012, son existence même sera en péril ! Qu’à Dieu ne plaise. Donc, ATTENTION !

 Bruno D SEGBEDJI 

 Mali Horizon

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