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En région sahélo-maghrébine Le rôle axial de l’Algérie

À l’instabilité politique s’ajoutent, pêle-mêle, une violence généralisée, des famines qu’aggravent le dérèglement climatique et une forte poussée des mouvements migratoires vers le nord du continent et vers l’Europe.

Après une brouille de quelques mois, l’Algérie et la France ont scellé leur réconciliation à l’occasion de la visite de trois jours du président Emmanuel Macron qui a évoqué «des perspectives prometteuses pour améliorer un partenariat spécial» alors que le président Abdelmadjid Tebboune considère qu’«une page nouvelle s’écrit dans la relation bilatérale». Si les retrouvailles semblent prometteuses au plan socio-économique, c’est dans le domaine stratégique et sécuritaire que les enjeux vont s’avérer les plus déterminants.
La visite du président français intervient au moment de la célébration du 60e anniversaire de la fin de la guerre et de la proclamation de l’indépendance de l’Algérie en juillet 1962. Alger comme Paris veulent regarder vers l’avenir et «travailler ensemble» sur l’examen d’«un passé commun(…) complexe, douloureux». Mais la véritable dimension de cette nouvelle rencontre marque l’indéniable «reconnaissance du rôle axial de l’Algérie» dans la région maghrébine et sahélienne, voire continentale et méditerranéenne.
Elle confirme, en tout cas, la consécration du retour en force de la diplomatie algérienne sur la scène internationale. «Nous avons échangé, a dit le président Tebboune, nos points de vue, particulièrement sur la situation en Libye, au Mali, au Sahel et au Sahara occidental qui requièrent des efforts conjugués pour consolider la stabilité dans la région.» Compte tenu des risques accrus de déstabilisation qui prévalent aussi bien au Maghreb, avec l’implantation récente de l’État sioniste au coeur du Makhzen, que dans l’ensemble de la région sahélienne, il devenait urgent que les rapports entre la France et l’Algérie trouvent une certaine plénitude.
L’Algérie a, en effet, un rôle majeur dans l’ensemble de la région sahélo-maghrébine, de par les milliers de km de frontières qu’elle possède avec la Libye, le Niger, le Mali, la Mauritanie et d’autres. Ses liens traditionnels d’amitié et de coopération avec la Russie qui demeure notre principal fournisseur d’armements pèsent, également, sur l’échiquier des prospectives diplomatiques internationales.
Ce n’est pas par hasard que le président Macron a évoqué le «conflit en Ukraine» et proposé une démarche commune en faveur de la paix, sachant que la doctrine immuable de notre diplomatie consacre, justement, la recherche de la paix et de la coopération entre les peuples. Or le Sahel constitue l’enjeu primordial, à l’heure d’une nette recrudescence de la menace terroriste à laquelle plusieurs pays de la région paient un lourd tribut. Miné par plusieurs facteurs endogènes d’instabilité, le Sahel est également face à une convoitise inavouée des richesses de son sous-sol. À l’instabilité politique s’ajoutent, pêle-mêle, une violence généralisée, des famines qu’aggravent le dérèglement climatique et une forte poussée des mouvements migratoires vers le nord du continent et vers l’Europe.
C’est mue par ces paramètres que la France, locomotive principale de l’UE avec l’Allemagne, entend faire des enjeux actuels un axe de coopération renforcée avec l’Algérie et cette démarche est rendue encore plus nécessaire depuis que Paris a vu ses troupes renvoyées du Mali pour cause d’impuissance face à la montée des périls tels que le terrorisme et les nombreux trafics qui le sous-tendent. Devenu pressant, cet enjeu rend la concertation, à défaut de l’action conjuguée, essentielle à un moment où l’Algérie prépare un important exercice militaire conjoint avec la Russie, l’automne prochain, et où elle postule avec force pour faire partie des BRICS…

 

Source: L’Expression

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