Au moins 103 personnes ont été tuées par une double explosion survenue le 3 janvier près de la tombe du général Qassem Soleimani, l’architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient dont l’Iran célèbre le quatrième anniversaire de la mort, a rapporté un média d’État évoquant une « attaque terroriste ».
Les faits se sont déroulés près de la mosquée Saheb al-Zaman, où se trouve la tombe du général Soleimani, à Kerman, dans le sud de l’Iran. Une foule compacte composée de représentants du régime et d’anonymes y était rassemblée pour une cérémonie commémorative. Selon le dernier bilan annoncé, les explosions ont fait au moins 103 morts et 170 blessés. L’attaque, qui n’a pas été encore revendiquée, a été rapidement qualifiée d’acte « terroriste » par Rahman Jalali, adjoint au gouverneur de la province de Kerman.
Selon l’agence locale Tasnim qui cite des sources bien informées, les explosions ont été provoquées par des « bombes dissimulées dans deux sacs ». « Les auteurs des faits ont apparemment activé les bombes via une télécommande », selon la même source. L’agence Isna, qui cite le maire de Kerman, Said Tabrizi, explique que les explosions se sont produites à dix minutes d’intervalle.
Vainqueur de Daesh
Qassem Soleimani avait été tué en janvier 2020, à l’âge de 62 ans, lors d’une attaque de drone américain en Irak. Homme clé du régime iranien, il était également l’une des personnalités publiques les plus populaires du pays. Ce général qui avait fait ses premières armes durant la guerre qui avait opposé l’Iran à l’Irak dans les années 1980 dirigeait la force Al-Qods, la branche des opérations extérieures du Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran, supervisant les opérations militaires dans l’ensemble du Moyen-Orient.
Déclaré « martyr vivant » par le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, alors qu’il était encore en vie, Soleimani était considéré comme un héros pour son rôle dans la défaite du groupe jihadiste État islamique en Irak et en Syrie. Aux yeux de nombreux Iraniens, ses prouesses militaires et stratégiques ont permis d’éviter la désintégration multiethnique de pays voisins tels que l’Afghanistan, la Syrie et l’Irak.
Longtemps considéré comme un ennemi juré par les États-Unis et leurs alliés, Soleimani a été l’un des plus importants fondés de pouvoir de la région, fixant l’agenda politique et militaire de l’Iran en Syrie, en Irak et au Yémen, selon des observateurs. En janvier 2021, une rue a été baptisée à son nom à Ghobeiry, dans la banlieue sud de Beyrouth, tandis qu’un buste en bronze à son effigie, keffieh palestinien autour du cou, était érigé dans le même quartier. Un hommage, précisait alors la presse, qui ne faisait toutefois pas l’unanimité parmi les habitants.
jeuneafrique (Avec AFP)