Dans la ville de Gao, cette cherté du carburant a pour conséquence la flambée des prix des denrées essentielles comme le lait ou encore les pâtes alimentaires.
Le litre d’essence se vendait à 2000, 3000, 4000 FCFA voire plus à certains endroits de la ville de Gao, dans le nord du Mali. Une hausse spectaculaire du prix du carburant due à la difficulté d’approvisionnement de la cité des Askia depuis la frontière algérienne en passant par la région de Kidal. Les groupes armés y dicteraient leurs lois sur les transporteurs qui acheminent des marchandises vers les régions de Gao ou encore de Tombouctou.
Avec l’arrivée ces derniers jours de quelques camions citernes en provenance de l’Algérie, qui auraient contourné le blocus des hommes armés, le prix de l’essence est en baisse en ce moment, même s’il demeure instable, explique Abdoul Karim Samba de la société civile de Gao.
“Le prix le plus élevé est à 1500 FCfa. Certains détaillants vendent le carburant à 1000, 900, 1100, 1200 FCFA. Le prix varie sur le marché, même si la tendance est à la baisse contrairement aux jours précédents. Nous espérons bien que dans les jours à venir, le litre va se retrouver à 600, 650 F chez les pompistes et à 800, 850 FCFA chez les détaillants.”
Blocus Gao et Tombouctou
Même s’il est difficile, à ce stade, d’établir l’identité des groupes armés à l’origine des blocus dans les régions du nord comme Gao ou Tombouctou, pour l’analyste Aly Tounkara du Centre d’études sécuritaires et stratégiques au Sahel “les acteurs qui sous-tendraient ces différents blocus, que ce soit dans les localités comme Douentza, Boni ou Hairé (centre du pays), de même des localités de Tombouctou en passant par Gao, sont par moment et par endroits l’œuvre d’une partie des mouvements signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, mais également certains d’Al-Qaeda au Maghreb islamique et même de l’EIGS, l’Etat islamique au grand Sahara. “
L’analyste Aly Tounkara estime que “tous les entrepreneurs de la violence, qu’ils soient engagés dans un conflit sécessionniste ou dans un conflit tendant à instaurer la charia islamique, sont par moment et par endroits à l’origine des blocus qui sont dirigés contre les communautés ou contre les symboles de l’État, en l’occurrence les forces de défense et de sécurité.”
Le 20 décembre 2023, les séparatistes Touaregs du CSP-PSD avaient annoncé “un blocus total” sur les principaux axes du nord du Mali. Annonce faite après la reprise par l’armée malienne de plusieurs localités du nord et notamment de la région de Kidal qui était aux mains des ex-rebelles depuis 2012.
DW