Les séparatistes touaregs ont rejeté l’idée d’un « dialogue direct inter-malien pour la paix et la réconciliation » avancée par le chef de la junte Assimi Goïta, qu’ils considèrent comme « une façon de prononcer la caducité définitive de l’Accord » de paix de 2015 entre eux et Bamako.
Lors de ses vœux du Nouvel An, Assimi Goïta a annoncé la mise en place d’un « dialogue direct inter-malien pour la paix et la réconciliation, afin d’éliminer les racines des conflits communautaires et intercommunautaires » et pour « privilégier l’appropriation nationale du processus de paix ».
Il a indiqué « que l’unicité, la laïcité de l’État et l’intégrité du territoire ne feraient pas partie des sujets de discussion » et assuré que « la lutte contre les groupes armés terroristes », parmi lesquels la junte place les groupes rebelles touareg, se poursuivrait « jusqu’à la pacification totale du pays ».
« Simulacre »
« Nous pensons que (cette proposition est) une façon de prononcer la caducité définitive de l’accord et de mettre la médiation internationale à la porte », a déclaré à l’AFP Mohamed Elmaouloud Ramadane, un porte-parole de la rébellion à dominante touarègue signataire de l’accord de paix sous l’égide d’Alger en 2015. « Nous voyons que c’est un rejet d’un accord déjà signé par toutes les parties et garanti par la communauté internationale, et nous ne sommes pas prêts à prendre part à un processus de paix qui ne sera qu’un simulacre », a-t-il ajouté.
Les hostilités ont repris en août après huit ans d’accalmie entre Bamako et la rébellion touarègue, qui se sont disputés le contrôle du territoire et des camps militaires laissés par les Casques bleus de la mission de l’ONU poussée vers la sortie par Bamako.
Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 ont remporté avec la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste, un succès symbolique largement salué au Mali, mais les rebelles n’ont pas déposé les armes et se sont dispersés dans cette région désertique et montagneuse.
Allégations d’exactions
Les relations entre le Mali et l’Algérie sont au plus bas depuis que Bamako a reproché à Alger des réunions avec des séparatistes touareg sans associer les autorités maliennes, et la réception d’une importante figure religieuse et politique malienne, l’imam Mahmoud Dicko, l’un des rares à oser exprimer ouvertement ses désaccords avec la junte. Les deux pays ont rappelé leurs ambassadeurs fin décembre.
L’offensive dans le nord du Mali a été marquée par de nombreuses allégations d’exactions contre les civils par les forces maliennes et leurs alliés russes, que les autorités maliennes nient systématiquement.
jeuneafrique (Avec AFP)