La manifestation de ce jeudi 5 mars a été interdite à Conakry. Mais des affrontements entre opposants au référendum et policiers ont tout de même eu lieu. Le FNDC évoque des morts. La Police dénonce des incendies.
La manifestation du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) a été interdite par les autorités de la ville de Conakry ce jeudi 5 mars. Mais cela n’a pas empêché les mouvements de contestation par endroit, émaillés de graves violences. Le FNDC parle même de morts. Parmi les conséquences négatives de la situation : le désarroi des commerçants qui perdent chaque jour en chiffre d’affaires.
Ce jeudi, au soir d’une journée de « résistance active » à laquelle avaient finalement appelé les responables du Front national pour la défense de la constitution, certains commerçants étaient assis devant leurs boutiques fermées. À Babemto, dans la commune de Ratoma, sur l’un des axes principaux de la capitale, Alassane Souaré, qui vend des articles divers, se lamentait. « Chaque fois qu’il a une manifestation certaines personnes viennent s’attaquer à nos boutiques », déplore-t-il. « C’est la rasion laquelle, nous fermons, pour éviter des incendies et autres dégâts. Nous avons vraiment peur ».
Le domicile d’Abdourahmane Sano encerclé par la Police
Et le commerçant d’inviter les acteurs politiques à s’entendre pour permettre aux citoyens de faire face aux besoins quotidiens. Mais ce chemin vers le calme que les commerçants appellent de leurs voeux n’est pas celui que semble prendre la situation. Le FNDC évoque au moins deux morts dans les affrontements avec la Police dans certain quartier ce jeudi. Le domicile du coordinateur du mouvement Abdourahmane Sano aurait aussi été encerclé une partie de la journée par la Police selon le mouvement.
Nouvelle journée d’action le 12 mars
Le commissaire Fabou Camara, directeur central de la police judiciaire dénonce lui des incendies provoqués par les opposants, notamment à la cimenterie et à Tombolia dans la haute banlieue de Conakry. « Il y a eu une réunion préparatoire pour cette action violente d’incendie criminel. Tout ce groupe se réclame de l’organisation FNDC, qui est en train de mener des actions de violence », a-t-il assuré lors d’une conférence de presse. Dans un communiqué ce jeudi (voir ci-dessus), le FNDC réfute ces accusations de violences. Il appelle d’ailleurs à de nouvelles manifestations, dès jeudi prochain, le 12 mars, sur toute l’étendue du territoire guinéen.
Dw.com