La douleur s’est abattue sur la principale formation de l’opposition guinéenne. Le parti de l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo a enregistré la mort d’un de ses agents de sécurité, en détention depuis mi-février 2016. Mamadou Saïdou Bah avait été arrêté au lendemain d’échauffourées, qui avaient conduit à la mort d’un journaliste indépendant près du siège de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).
« Je pense que les autorités de ce pays doivent prendre du recul dans le traitement des affaires judiciaires. Il ne peut pas y avoir une justice à deux vitesses. » C’est dans la douleur que les avocats de l’UFDG, principale formation politique de l’opposition guinéenne, ont accueilli cet énième cas de décès dans les rangs de leurs protégés.
Me Aboubacar Sylla, avocat du défunt, précise : « Je l’ai fait remarquer, chaque fois qu’il s’agit des affaires judiciaires de l’UFDG en tant qu’institution, de ses responsables et de ses militants, très malheureusement, lorsqu’il y a une issue judiciaire, nous assistons à ce qu’on peut appeler des ‘bizarreries jurisprudentielles’. »
Une mort naturelle ?
Pour Sidi Souleymane Ndiaye, procureur de Dixinn, juridiction en charge du dossier, le prévenu est mort d’une mort naturelle, comme l’atteste un certificat médical délivré en ce sens. « Il a été établi que Mamadou Saïdou Bah souffrait de douleurs cervicales, de céphalées intenses et de fièvre persistante », relate le procureur.
Me Paul Yomba Kourouma, autre conseil de l’agent de sécurité de l’UFDG, formule l’observation suivante : « Il s’agit d’une mauvaise administration de la justice : on n’envoie à l’hôpital que ceux dont le pronostic révèle qu’il n’y a plus d’espoir… »
Source: RFI