Les deux parties ont signé un protocole d’accord sur la politique de recrutement des jeunes dans l’administration. Le secrétaire général de la centrale syndicale a saisi l’occasion pour expliquer que le prolongement de la durée de la vie professionnelle n’est pas incompatible avec le recrutement des jeunes.
Même s’il n’y a pas d’élection à la prudhomme (une élection qui permet d’apprécier la force des acteurs sociaux : syndicats et patronat), l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) reste dans l’esprit de nos compatriotes, et les faits leur donnent raison, la plus grande et la plus puissante centrale syndicale de notre pays.
L’organisation syndicale a obtenu récemment de l’Etat, la prolongation de l’âge de départ à la retraite, et cette situation, à tort ou à raison, était passée comme une pilule amère au niveau du Conseil national de la jeunesse (CNJ) du Mali qui n’avait pas bien appréhendé la démarche.
Aujourd’hui, les deux parties poussent à la roue un recrutement massif des jeunes au niveau de la Fonction publique, de celle des collectivités, et s’inscrivent dans un partenariat. L’UNTM et le CNJ ont concrétisé cet objectif commun par la signature d’un protocole d’accord sur la politique de recrutement massif des jeunes, mardi, à la Bourse du travail.
Le secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé et le président du CNJ-Mali, Souleymane Satigui Sidibé, ont apposé leurs signatures sur ledit document. La cérémonie s’est déroulée en présence du facilitateur, Sarmoye Boussanga et d’un nombre important de jeunes.
Selon le président du CNJ-Mali, cette signature permettra de créer un partenariat fécond dans le seul but du développement du Mali et pour la promotion de sa jeunesse. Il a aussi expliqué que ce partenariat a pris corps après la décision de prolonger l’âge de départ à la retraite. «Nous avons joué notre rôle de défenseur des jeunes du Mali tout comme l’UNTM qui défend les travailleurs», a indiqué Souleymane Satigui, avant de rappeler que le CNJ se bat, depuis 5 ans, pour le recrutement massif des jeunes dans l’administration publique. Il a aussi déploré le fait que son organisation ait mis du temps à rapprocher l’UNTM qui, selon lui, a les garanties nécessaires pour compenser la prolongation des âges de la retraite. «Notre garantie pour le recrutement massif des jeunes sera l’UNTM. Nous voulons que ce point soit prioritaire dans l’exécution de l’accord trouvé avec le gouvernement.
Nous mettrons tout à la disposition de la plus grande centrale syndicale pour que le gouvernement puisse recruter le premier contingent qui sera baptisé du nom de la centrale», a souligné le patron du CNJ-Mali.
Souleymane Satigui Sidibé a également promis que la transparence et l’égalité seront les armes du CNJ dans la quête de recrutement des jeunes.
En outre, il a félicité l’UNTM pour les acquis engrangés au profit des travailleurs.
Quant au secrétaire général de l’UNTM, il a fait remarquer que ce partenariat est le premier acte posé par les deux parties pour amorcer une nouvelle manière de traiter le problème du chômage des jeunes, dans une démarche partagée. Selon lui, la complexité de la situation du chômage des jeunes ne doit pas les paralyser mais bien au contraire elle devrait plutôt les mobiliser à trouver une nouvelle manière d’agir ensemble. «Cet acte est inédit, entre un syndicat et une organisation de jeunesse», s’est félicité Yacouba Katilé. Par ailleurs, le premier responsable de l’UNTM a rappelé les démarches qui ont abouti à l’accord avec le gouvernement. Il a expliqué le bien-fondé du prolongement de l’âge de départ à la retraite. Cela permet d’éviter le déficit au niveau de la Caisse des retraites.
«Pour résorber le déficit, il faut augmenter, soit le taux des cotisations ou baisser le montant des pensions à défaut de rallonger la vie professionnelle», a expliqué le syndicaliste, avant d’ajouter que l’augmentation du taux des cotisations revient à accroitre la pression fiscale sur les entreprises. Pour lui, cet enchaînement n’est pas favorable à l’emploi des jeunes. Il ne faut surtout pas, a-t-il insisté, qu’on fasse l’amalgame entre le chômage des jeunes et le prolongement de l’âge de départ à la retraite.
Au-delà de l’adéquation formation/emploi, la solution au problème de l’emploi des jeunes passe, aussi, par la nécessaire relance de l’activité économique créatrice de richesses et d’emplois. «On est obligé d’admettre, aujourd’hui, que l’allongement de l’espérance de vie nous ouvre de nouveaux espaces. La vie professionnelle ne doit plus s’arrêter à 58 ou 62 ans ne serait-ce que pour la survie de notre système de retraite», a signalé le patron de l’UNTM.
Pour lui, il est clair que le relèvement de l’âge de départ à la retraite est le levier le plus important pour assurer l’équilibre du système de retraite avec le niveau de cotisation et la baisse des pensions. Enfin, le syndicaliste a réitéré l’engagement de son syndicat à accompagner la jeunesse dans notre pays.
Mohamed D. DIAWARA
L’Essor