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Emploi des jeunes : DES DONNEES EDIFIANTES

L’Association des bâtisseurs de la nation (ABN) a organisé une conférence-débat, samedi, dans les locaux du Conseil national du patronat du Mali. Les principaux conférenciers étaient Casimir Sangala, Mariam Ouane et Youssouf Diagouraga.

jeunesse emplois apejCasimir Sangala a souligné que l’Afrique connaissait une croissance rapide de sa population et que le continent entrait dans une phase de lente transition démographique qui va augmenter la pression à laquelle les pays sont confrontés en terme de création d’emplois pour les jeunes.
La grande majorité des jeunes sont des ruraux qui travaillent principalement dans l’agriculture. Cette jeunesse ne forme pas un groupe homogène et ses perspectives d’emploi varient en fonction de plusieurs facteurs (région, sexe, niveau d’instruction, etc.). Ce qui implique des interventions différenciées des pouvoirs publics.
Avec la vision du changement prônée par le président Ibrahim Boubacar Keïta, a poursuivi Sangala, le Mali a décidé d’imprimer une nouvelle cadence à la résolution de cette problématique. L’engagement de créer 200 000 emplois pour le quinquennat en est une parfaite illustration.
Les conférenciers ont constaté que le taux du chômage des jeunes reste très élevé malgré une croissance économique soutenue, depuis des années et une volonté politique bien affichée à le combattre. Les causes de ce taux du chômage élevé tiennent, selon Casimir Sangala, à la démographie galopante, au problème de qualification des jeunes, au contexte macroéconomique difficile, à la double crise institutionnelle et sécuritaire qui a frappé le pays en 2012.
Les conférenciers ont donné des chiffres détaillés sur les caractéristiques de l’emploi au Mali. Sangala note ainsi que le taux brut d’activité est plus élevé en milieu rural qu’en milieu urbain. Le taux de chômage serait de l’ordre de 8,2% contre 12,6% au plan mondial (données de 2012). La durée moyenne du chômage est de cinq ans. Le chômage frappe beaucoup plus les populations âgées de 15 à 39 ans que les actifs âgés de 40 à 64 ans. Le chômage touche beaucoup plus les femmes (58,8%) que les hommes. La grande majorité des chômeurs sont à la recherche de leur premier emploi (81,5%). Le chômage sévit plus dans les grandes villes (27,3% à Bamako et 14% dans les villes secondaires) qu’en milieu rural (6,6%)
L’activité économique est dominée par l’agriculture (62%), l’industrie (10%), le commerce (25%). Plus de 80% des emplois sont générés par le secteur informel.
Face à ces défis majeurs et au fait que la jeunesse doit être considérée comme une chance et non une menace, le gouvernement et ses partenaires ont jugé crucial d’insuffler une nouvelle dynamique à la promotion de l’emploi des jeunes, a expliqué Casimir Sangala, responsable de la cellule de communication de l’APEJ avant sa nomination la semaine dernière comme chargé de mission au ministère de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine.
« D’après un inventaire des actions entreprises pour insérer les jeunes sur le marché du travail, il semble qu’une approche globale donne de meilleurs résultats que des interventions fragmentées. Ainsi au Mali, une réponse précise a été apportée à cette question à travers le Programme emplois jeunes (PEJ) qui condense l’ensemble des dispositifs destinés à promouvoir l’emploi des jeunes. Ce programme est un puissant levier dans la lutte contre la pauvreté », a-t-il estimé.
Les conférenciers et les autres intervenants à la rencontre ont souligné l’inadéquation entre la formation et l’offre d’emplois sur le marché. « On n’étudie pas le droit à l’université pour devenir fermier, mais juriste », souligne Moussa Sidibé. Ce jeune écrivain ne conteste pas la reconversion, mais souhaite qu’il n’y ait pas de déphasage entre le diplôme et l’emploi exercé.
Deux acteurs de « success story » ont pris la parole pour encourager les jeunes à ne pas baisser les bras après les études. Il s’agit en premier lieu de Youssouf Diagouraga qui est aujourd’hui à la tête de deux entreprises  spécialisées en gestion des ressources humaines et en sécurité et d’un magazine (ManNews). « Il ne faut pas tout attendre de l’État qui est déjà sur tous les fronts », a incité Diagouraga qui emploie des jeunes passés par l’APEJ.
Le deuxième cas de réussite est Mme Sidibé, employée par une société de vente de médicaments américains. Elle a expliqué que son profil ne répondait pas à l’emploi qu’elle exerce aujourd’hui, mais a assuré que le salaire qu’elle gagne est assez consistant. Et c’est l’essentiel.
A. DIARRA

source : Essor

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