Il a été le compagnon de route de Mugabe mais des différences les séparent.
“C’est le début d’une nouvelle ère démocratique pour notre pays”, a déclaré Emmerson Mnangagwa à ses partisans lors de son premier discours public depuis son retour au Zimbabwe.
Et pourtant, pendant près de cinq décennies, Mnangagwa a été le protégé, le compagnon de route et le bras droit de l’ex-président zimbabwéen Robert Mugabe.
Il y a cependant des différences importantes entre le nouveau président du Zimbabwe et son ancien mentor.
Un jeune de 70 ans
Mnangagwa a peut-être 70 ans mais il est deux fois plus jeune que l’homme qu’il remplace. Dans les rangs du parti au pouvoir, la Zanu-PF, les vétérans de la lutte pour l’indépendance, espèrent qu’il pourra attirer la jeunesse du Zimbabwe.
Cependant, comme Mugabe, Mnangagwa a la réputation d’être impitoyable. Il était responsable de la sécurité de l’État lors des massacres du Matabeleland dans les années 80, au cours desquels 20 000 personnes ont été tuées, soupçonnées de faire partie d’une rébellion.
Les groupes de défense des droits de l’homme l’accusent également d’être derrière une violente répression contre les partisans de l’opposition après les élections contestées de 2008.
L’enjeu est désormais de savoir si le nouvel homme fort du Zimbabwe permettra la tenue l’année prochaine d’élections libres et sans irrégularités.
Un espoir pour l’économie
L’une des principales préoccupations de Mnangagwa est de montrer à la communauté internationale que son pays est stable, afin de garantir l’investissement dans l’économie.
Mnangagwa, surnommé le crocodile, a une bonne réputation dans le secteur des affaires et a tenté de protéger les fermes productives.
Il a été ministre des finances entre 1995 et 1996, une période de stabilité économique.
Mugabe a toujours bénéficié du soutien de l’armée, ayant été le chef politique de la guerre d’indépendance dans les années 70.
Mais il a finalement été renversé par l’armée, qui a été encore plus fidèle à Mnangagwa.
L’actuel président est proche du chef de l’armée, le général Constantino Chiwenga.
En tant que ministre de la Sécurité nationale durant les années 80, Mnangagwa a cimenté ses liens avec l’armée et les services de renseignement, qui sont restés une base loyale.
C’est peut-être cette relation qui préoccupe le plus l’opposition qui l’accuse notamment d’avoir été impliqué dans les violences des élections de 2013.
BBC