Le président français a convié à l’Elysée des organisations non gouvernementales ainsi que des représentants des grandes plates-formes numériques et des moteurs de recherche (Meta, Microsoft, Google, TikTok…).
Emmanuel Macron a lancé, jeudi 10 novembre à Paris, un « laboratoire pour la protection de l’enfance en ligne », réunissant plates-formes, organisations non gouvernementales (ONG) et régulateurs, afin de parer à l’exposition croissante des mineurs à la pornographie sur Internet, au cyberharcèlement ou à la violence. Il y a un an, le président français avait lancé, lors du Forum de Paris sur la paix, un appel à l’action international pour défendre les droits de l’enfant dans l’environnement numérique.
A l’occasion de la nouvelle édition de ce forum, il a convié à l’Elysée des ONG ainsi que des représentants des grandes plates-formes numériques et des moteurs de recherche (Meta, Microsoft, Google, TikTok…) pour le lancement du programme « Children Online Protection Lab ». A cette occasion, M. Macron a interpellé le nouveau propriétaire de Twitter, Elon Musk, pour lui demander de se joindre à l’initiative. « @elonmusk, Will the bird protect our children ? » (« Twitter protégera-t-il nos enfants ? »), a tweeté le chef de l’Etat en référence au célèbre logo du réseau social, en forme d’oiseau bleu.
Le président argentin, Alberto Fernandez, et son homologue estonien, Alar Karis, ont participé au lancement de cette initiative.
« L’espace numérique ne peut pas être un lieu de non-droit. C’est le combat qu’on a mené contre le terrorisme, qu’on mène contre les discours de haine en ligne. C’est ce qu’on doit poursuivre au niveau de la protection de nos enfants », a lancé M. Macron au début de la table ronde.
Agir « vite et de manière coordonnée »
Ce laboratoire, qui est une « alliance entre régulateurs, ONG, plates-formes numériques et monde [universitaire] », doit identifier les « bonnes façons de réguler [Internet] et de mieux protéger nos enfants en ligne », a noté le chef de l’Etat, au côté de son épouse, Brigitte Macron, mobilisée sur ce sujet. Il devra déterminer « comment vérifier l’âge des internautes, reconnaître les mineurs et bien les protéger », dans le respect de la vie privée et de la protection des données personnelles. Il devra se pencher notamment sur « le problème diffus et de plus en plus prégnant du harcèlement et des violences personnelles en ligne », a-t-il détaillé.
Il faudra aussi voir comment agir « vite et de manière coordonnée entre les multiples plates-formes numériques pour retirer les contenus pédopornographiques ou intimes qui ont été diffusés sans le consentement des mineurs et de leur famille », a ajouté M. Macron.
Cette initiative se veut calquée sur l’« appel de Christchurch » contre l’extrémisme violent en ligne, lancé par la Nouvelle-Zélande et la France après la tuerie de 2019 qui avait fait cinquante et un morts dans deux mosquées de cette localité néo-zélandaise. Les images prises par l’auteur de la tuerie étaient alors restées accessibles en ligne pendant plusieurs heures. L’appel a contribué à réformer le Forum mondial de l’Internet contre le terrorisme (GIFCT), afin d’accélérer le retrait des images en cas de crise.