Face aux critiques débordantes de l’Opposition couplées d’un populisme machiavélique, en l’occurrence de Soumaïla CISSE de l’URD, et de Modibo SIDIBE des FARE An Ka Wuli, le député Harouna Aboubacar TRAORE, élu dans la circonscription de Bla, membre de la Majorité présidentielle, ne fait pas dans la dentelle dans sa réaction par rapport aux questions de sécurité et au retour de l’ancien président ATT, exilé au Sénégal.
Par rapport, à la déclaration de Soumaïla CISSE, selon laquelle il rentre du Nord et qu’il y a fait le constat que nos hommes n’ont pas d’armes, l’honorable TRAORE se dit affligé. Et pour cause, justifie-t-il, les progrès réalisés en matière de réarmement matériel et moral de nos Forces armées et de sécurité crèvent les yeux. Seule la mauvaise foi peut les nier.
Pour être plus concret, l’honorable TRAORE, souligne qu’il y a juste quelques années, les cartouchières étaient un luxe pour les FAMAS. Il en va de même pour les gilets pare-balles. Il poursuit en faisant remarquer qu’au cours des trois dernières années, sur aucun théâtre d’opérations l’armée malienne ne s’est retrouvée à court de munitions. Ce qui n’était le cas par le passé ; particulièrement, met-il en exergue, cela n’a pas été le cas à Aguelhock où plus de 150 de nos soldats ont perdu la vie. Après le massacre d’Aguelhok, s’indigne-t-il, personne n’a eu à dénoncer la rupture de munitions parmi ceux qui sont aujourd’hui les plus prompts à voir le diable partout.
C’est un secret de polichinelle que les hélicoptères et avions de transport des troupes tant réclamés sont là ou sur le point d’arriver. Cela, avec son corollaire de formation appropriée de pilotes.
Quant aux Forces spéciales qui ont déjoué plusieurs attentats, leurs exploits se passent de tout commentaire, a fait savoir le député élu à Bla.
L’honorable Harouna est d’autant plus exaspéré que des rebelles lourdement armés, venant de Libye, ont été accueillis dans ce pays à bras ouverts ; nourris aux frais de la princesse. Et ce sont eux qui revendiquaient la partition de territoire national. À ce moment-là, ceux qui s’agitent aujourd’hui comme de beaux diables n’avaient rien trouvé à redire. Cela, parce qu’ils étaient de l’autre côté de la barrière, assène l’élu de Bla qui ne s’explique pas non plus que l’Accord qui a épargné au pays un tel scénario catastrophe soit dénoncé par ceux-là qui étaient complices de la partition du territoire.
Quant au retour de l’ancien Président ATT qui devient de plus en plus la musique préférée du président des FARE, Harouna Aboubacar lui demande d’arrêter de mystifier les Maliens. Il souligne en effet qu’ATT a quitté le pays dans les conditions connues de tous et que s’il veut revenir, il sait très bien comment s’y prendre. Au demeurant, martèle-t-il, son retour ne changera rien fondamentalement à la vie du commun des Maliens.
Au contraire, soutient l’honorable TRAORE, c’est du sort des milliers de réfugiés qu’il faut se préoccuper. Comment faire pour qu’ils retournent chez eux ? Comment les introduire dans les circuits économiques ? Ce sont là, estime-t-il, les vraies et bonnes questions que n’importe quelle responsable qui aspire à présider aux destinées de ce pays devrait se poser, au leu de perdre le temps en de vaines conjectures.
Pour lui, il y a aussi deux problèmes essentiels auxquels il faut s’attaquer dans l’urgence.
Primo, il a parlé de l’éducation, parce que les enfants sont l’avenir d’une nation et qu’aucun pays ne peut se développer sans disposer d’une masse critique de personnes bien formées. Pour réussir ce challenge, prévient l’honorable TRAORE, les écoles ne sont pas nécessairement la clé ; parce qu’ils ne sont pas nombreux nos concitoyens à avoir suffisamment d’argent pour y envoyer leurs enfants.
Il reconnaît les efforts que ne cesse de déployer le Gouvernement en matière d’amélioration de la qualité de nos ressources humaines. Mais, pour lui, il faut en faire davantage.
Secundo, l’honorable TRAORE a parlé de la santé. « Un esprit sain dans un corps », c’est une autre clé du développement d’un pays, est-il convaincu. Mais pour cela, poursuit-il, il faut que les soins de santé soient accessibles à tous les fils du pays. Pour une question de justice sociale, il ne souhaite pas que les plus fortunés aillent se faire soigner dans les cliniques de haut standing, pendant que les plus démunis meurent, faute de soins adéquats. Sur ce plan, le député qui se préoccupe du sort des couches défavorisées de la population demande au Gouvernement de redoubler d’efforts.
Pour terminer, il se dit très optimiste pour ce pays qui peut tanguer, mais qui ne chavirera pas. Il est cependant nécessaire, met-il en exergue, que l’intérêt collectif prenne toujours le pas sur les intérêts personnels, les agendas des uns et des autres.
Propos recueillis par Bertin DAKOUO
Source: info-matin