Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Elevage dans le Sahel : LA BANQUE MONDIALE FINANCE UN AMBITIEUX PROJET

L’institution de Bretton-Woods mobilise un fonds de 136 milliards de Fcfa pour appuyer le pastoralisme dans six pays : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad

vache troupeaux elevage bovine animaux eleveurs maladie charbon

Le conseil des administrateurs du Groupe de la Banque mondiale a approuvé la semaine dernière un financement de l’IDA (Association internationale pour le développement), pour une enveloppe globale de 248 millions de dollars soit 136,4 milliards Fcfa. Ce financement est destiné à stimuler l’intégration régionale dans six pays du Sahel, améliorer l’accès à des services essentiels pour plus de 2 millions de pasteurs et agropasteurs, ainsi qu’à accroître leurs revenus et leurs débouchés.
En Afrique subsaharienne, les activités pastorales constituent la principale source de revenu de quelque 50 millions d’habitants. Au Sahel, les terres arides et semi-arides occupent 75 % des superficies et font vivre près de 20 millions de pasteurs.
Le Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS) conçu pour une durée de six ans, concerne le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad. Il est considéré comme une étape importante pour instaurer une alliance solide en faveur du pastoralisme, à travers la mise en commun de l’expertise et des moyens de différents acteurs, parmi lesquels des partenaires techniques et financiers bilatéraux et multilatéraux, les gouvernements, des entreprises privées et des organisations pastorales.
Le pastoralisme qui joue un rôle vital au Sahel, est menacé par de multiples facteurs dont l’essor rapide de la population, les conflits, les épizooties, la disparition des pâturages et l’amenuisement des sources en eau, explique Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique. « Il faut consentir d’importants investissements pour améliorer la productivité et la résilience des systèmes pastoraux de production et faire en sorte que la demande accrue de produits de l’élevage et les débouchés qu’elle procure se traduisent par des retombées profitant à l’ensemble des communautés dont la survie passe par le pastoralisme », développe l’économiste.
Le PRAPS contribuera à renforcer la productivité, la pérennité et la résilience des moyens de subsistance des populations pastorales, conformément aux priorités énoncées dans la Déclaration de Nouakchott sur le pastoralisme, adoptée le 29 octobre 2013 par les gouvernements des six pays bénéficiaires, en collaboration avec des organisations internationales et régionales, au nombre desquelles la Banque mondiale, la FAO, l’Organisation mondiale de la santé animale, l’Union africaine, la CEDEAO, le CILSS et l’UEMOA. La Déclaration de Nouakchott vise à sécuriser les modes d’existence et les moyens de production des populations pastorales en vue d’augmenter leurs revenus.
Le projet est conçu pour lutter contre la pauvreté et promouvoir une prospérité partagée, y compris pour les femmes et les jeunes.
Comme le souligne Christian Berger, chef d’équipe du projet à la Banque mondiale, « les investissements envisagés ciblent des zones qui ont été historiquement mal dotées et où vivent un grand nombre de ménages exposés aux sécheresses et piégés dans la pauvreté. Ces fonds devraient promouvoir une prospérité partagée en permettant aux familles de traverser les prochains chocs avec moins de pertes et d’investir dans le développement de leur capital humain ».
Le financement ainsi approuvé contribuera à améliorer l’accès à des services essentiels, comme les soins vétérinaires, l’eau, les prévisions météorologiques, les pratiques de gestion du bétail et des pâturages, la nutrition animale, les informations sur les marchés et des services de conseil adaptés à des communautés nomades.
Il va promouvoir la coopération régionale, notamment en matière de contrôle des maladies, de gestion des ressources naturelles, de déplacements transfrontaliers des troupeaux et de facilitation des échanges. Enfin, il renforcera la résilience face au changement climatique, aux épizooties, aux aléas économiques, aux conflits et à l’insécurité.
« Les perspectives de gains des pasteurs s’améliorent à mesure qu’ils s’intègrent aux marchés des produits animaux nationaux et régionaux, qui sont toujours plus dynamiques. La dimension régionale des facteurs négatifs et positifs doit être prise en compte », précise Siméon Ehui, chef de division au pôle Agriculture à la Banque mondiale.
La mise en œuvre du projet sera coordonnée à l’échelle régionale par le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), sous la direction politique de la CEDEAO, de l’UEMOA, de la Mauritanie et du Tchad et en parallèle avec le Centre régional de santé animale de la CEDEAO.

LA CONCRETISATION DE LA DECLARATION DE NOUAKCHOTT. « Je me réjouis que ce projet soit l’occasion de concrétiser la Déclaration de Nouakchott et qu’il ait été préparé en un temps record. En outre, la prise en compte de multiples avis au moment de sa préparation et l’appropriation sans ambiguïté par les pays bénéficiaires et le CILSS sont autant d’atouts essentiels pour un déploiement réussi, sans oublier la capacité du projet à lever des fonds supplémentaires en faveur du développement du pastoralisme au Sahel. Nous ferons tout pour assurer sa réussite », affirme Djimé Adoum, secrétaire exécutif du CILSS.
Le projet s’inscrit dans l’Initiative pour le Sahel lancée par le président du Groupe de la Banque mondiale à l’issue d’une tournée historique effectuée en novembre 2013, dans la région par les dirigeants de cinq organisations (Banque mondiale, Nations Unies, Union africaine, Banque africaine de développement et Union européenne). Cette initiative vise à lutter contre les facteurs de vulnérabilité, de conflit et de sous-développement dans la région.
Financé par l’IDA (le fonds du Groupe de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres), le projet sera mis en œuvre avec le financement ainsi reparti : crédits de 30 millions de dollars pour le Burkina Faso et le Sénégal et de 45 millions pour le Niger et le Mali ; dons de 45 millions de dollars pour la Mauritanie et le Tchad, et de 8 millions de dollars pour le CILSS.
L’Association internationale de développement (IDA), une institution de la Banque mondiale fondée en 1960, accorde des dons et des crédits sans intérêts aux pays les plus pauvres afin de les aider à mettre en œuvre des programmes qui stimulent la croissance économique, réduisent la pauvreté et améliorent les conditions de vie des populations. L’IDA est l’un des principaux bailleurs d’aide aux 77 pays les plus déshérités du monde, dont 39 se trouvent en Afrique. Les ressources de l’IDA bénéficient concrètement à 2,8 milliards de personnes, vivant pour la plupart avec moins de deux dollars par jour. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités dans 112 pays. Le volume annuel de ses engagements a représenté en moyenne 18 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 50 % de ce montant environ étant destiné à l’Afrique.
(Source : Banque mondiale)

source : L Essor

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance