Malgré l’accélération de la préparation de ces élections de proximité décisive dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, le penchant au report est perceptible. Pour IBK, les sollicitations de report émanant de la CMA et de la Plateforme doivent être écoutées, alors que le Premier ministre tient au maintien du calendrier du 17 décembre prochain.
Les listes de candidatures sont déjà déposées et les candidats commencent à élaborer leurs stratégies de campagne après la convocation du collège électoral pour le 17 décembre prochain. La campagne s’ouvre le 2 décembre prochain et le département de l’Administration territoriale s’active avec un ministre Tiéman Hubert Coulibaly, désormais au four et au moulin, mais les signaux au plan sécuritaire sont loin d’être rassurant. Les signaux clignotent en tout cas dans le sens du report et IBK se veut être à l’écoute de son…peuple. Et, depuis que la Coordination des Mouvements de l’Azawad a, avec fermeté a dénoncé le Code des Collectivités territoriales pour des insuffisances qu’il contiendrait, ce n’est pas vraiment la sérénité au sein du gouvernement pour la tenue du scrutin à la date prévue.
Des partis politiques de la majorité avaient certes alerté auparavant quant à une situation sécuritaire inchangée depuis les dernières échéances de proximité, mais le vote puis la promulgation du Code des collectivités aura été l’élément déclencheur d’une régionalisation non satisfaisante pour les ex-rebelles. Et pour cause, ces derniers, non sans arguments solides à l’appui, avaient aussitôt signifié leur désaccord avec le texte en lui reprochant notamment une procédure d’élaboration en porte-à-faux avec l’Accord pour la paix et la réconciliation. Lequel accord, relèvent-ils, dispose que les mesures législatives, réglementaires et constitutionnelles nécessaires à la mise en œuvre de l’Accord devraient se prendre en étroite concertation entre les parties-prenantes du processus d’Alger. Or, aucune consultation n’a débouché sur un consensus autour du contenu du Code voté par l’Assemblée et promulgué par le président de la République. En conséquence, la CMA affirme ne pas s’y reconnaître et pointe du doigt à la fois sa conception unilatérale qu’un fond législatif qui s’écarte considérablement de l’esprit et de la lettre de la libre administration des collectivités telle qu’énoncé dans le document issu du processus d’Alger. La Coordination note en effet que le Code viole l’accord en termes d’élargissement des compétences des collectivités territoriales, de prérogatives et de mode d’élection des présidents de conseil régional, entre autres. Il faut dire que le mouvement contestataire n’est pas esseulé dans ses récriminations combat. Elle le partage avec les garants internationaux de l’Accord instamment pris à témoin quant au devenir du processus de paix dans son ensemble. Il s’agit en clair de la Minusma, qui a fini par trancher le différend entre l’Etat malien et le groupe séparatiste, la semaine dernière, lors du passage du représentant spécial des Nations-Unies devant les députés.
Mahamat Saleh Annadif a dû affronter les questionnements des élus du peuple au sujet de l’utilité des forces onusienne, au nez et à la barbe desquelles les terroristes tuent des soldats maliens en longueur de journée.
Au nombre des préoccupations des députés figurent également le redéploiement de l’armée et de l’administration au sujet desquels le diplomate onusien a indiqué que sa mission n’est pas de se substituer à l’Etat malien dans une équation qui devrait trouver sa solution dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation.
L’on signale qu’au sein du gouvernement, les voix sont discordantes d’un ministre à un autre. Le ministre Tiéman veut aller aux élections le 17 décembre alors que nombreux sont ses collègues qui pencheraient pour le report. Cacophonie au sein de l’équipe où la solidarité ou la convergence de vues n’a jamais été l’attitude la mieux partagées par nos ministres aux intérêts antagonistes.
Pendant ce temps, les attentats, attaques et autres tentatives d’assassinats et/ou d’enlèvements se succèdent dans le Nord et le centre du pays à la plus grande inquiétude des plus hautes autorités du pays.*pour le chef de l’Etat, il est de bon ton de repousser les élections et donner une nouvelle chance aux missions de bons offices afin de pacifier un tant soit peu le centre avant d’aller à ces scrutins. Il nous revient que le chef du Gouvernement est plutôt réticent à cette option et tient au maintien de l’agenda électoral établi. Il semble que le conseil des ministres de mercredi ou jeudi doit permettre à l’exécutif malien de trancher la question ? C’est du reste ce qui motive aussi la rencontre du cadre de concertation des partis politiques avec le ministre de l’Administration territoriale ce mercredi 15 novembre.