Dans un entretien qu’il a bien nous accordé, Me BaberGano, Secrétaire général du RPM a bien voulu nous donner ses impressions par rapport au chronogramme des elections générales rendu public la semaine dernère par le Gouvernement. L’intégralité de cet entretien
22 Septembre : le Gouvernement vient de rendre public le chronogramme des élections prochaines. Êtes-vous en phase avec ce calendrier ?
Me BaberGano: Ce chronogramme nous a pas du tout surpris. Nous sommes dans une logique d’accompagner la transition, de la soutenir afin de réussir le challenge.
Le délai de 18 mois est raisonnable, conformément à l’article 22 de la Charte de la transition. Dans ce temps imparti, nous sommes d’accord que les autorités réalisent tous les axes de la feuille de route que nous avons validés ensemble, avec les forces vives de la nation dans le cadre des concertations nationales.
Parmi les axes prioritaires se trouvent en bonne place les réformes politiques et institutionnelles, l’organisation d’élections générales notamment la présidentielle et les législatives.
La publication du chronogramme relève, à mon avis, du respect de la Charte et des engagements pris par les autorités devant la Communauté internationale.
Je ne suis donc pas surpris par les dates annoncées, au contraire, je me réjouis que le ministère soit parvenu à élaborer un chronogramme qui s’il était respecté pourrait nous conduire à un retour à l’ordre constitutionnel.
22 Septembre : Quel type de président vous voulez pour le Mali, dans le contexte de la crise multidimensionnelle que vit le pays?
Me BaberGano: Je pense que le prochain président doit être un grand homme d’État, un homme qui doit incarner l’unité nationale, défendre les valeurs républicaines.
Nous avons besoin d’un président qui peut assurer la bonne gouvernance à travers la lutte contre la corruption, l’impunité et garantir au peuple une gouvernance vertueuse et un État proche des citoyens à travers un redéploiement des services sécuritaires et socio de base.
Le scrutin qui s’annonce ne sera pas celui des hommes de la macro- économie pour porter des riches au pouvoir. Ceux-ci ont cette particularité de nous proposer un Mali de rêves, d’illusions, alors que la situation politique et économique du pays en appelle à un redressement vertueux de l’Etat. Ceci passe par la culture de la citoyenneté, de l’intégrité morale et d’un engagement patriotique. Sans aucune duperie !
C’est ainsi que je considère la présidentielle prochaine, laquelle doit être l’occasion de tirer les leçons du passé et de choisir celui ou celle d’entre-nous qui incarne les valeurs républicaines. Donc, il faudra s’attendre au choix d’un homme d’état.
22 Septembre : Qu’est-ce que vous avez contre les riches? N’ont-ils pas leur place dans une démocratie ?
Me BaberGano: Je n’ai rien contre eux. Ce sont des citoyens qui ont le droit de concourir comme les autres candidats.
Mon analyse face à la situation que vit le pays me fait dire que le moment n’est pas venu pour faire le choix des opérateurs économiques dont la plupart sont novices en politique. Face aux nombreux défis qui nous assaillent et ceux auxquels nous serons confrontés, il nous faut un homme expérimenté, un homme politique, un véritable homme d’état.
22 Septembre : Vous êtes secrétaire général du RPM, est-ce que votre parti pourrait aligner un candidat à la présidentielle ?
Me BaberGano: Évidemment ! Le parti est en capacité politique d’aligner un candidat. Le choix appartient aux militants, nous attendons le cadre politique défini par nos statuts et règlement intérieur pour investir ce candidat.
22 Septembre : Êtes-vous candidat à la candidature ?
Me BaberGano: Je n’ai pas aujourd’hui l’intention de cette ambition, mais je suis un cadre du parti à la disposition de notre famille politique, prêt à répondre à tout appel.
22 Septembre : Que pèse aujourd’hui votre parti, le RPM?
Me BaberGano: Le RPM se maintient dans les rassemblements de tous ses fils et filles et fait face comme tous les partis aux difficultés de gestion nées de la crise socio-économique et des événements du 18 août 2020 qui ont abouti au putsch.
Nous sommes en contact avec la base. Nous organisons nos rencontres statutaires, nous tentons de redynamiser le parti, de mettre les militants en rangs serrés, afin qu”ils s’apprêtent pour les prochaines élections.
Nous sommes sereins, nous attendons ce grand rendez-vous démocratique pour jouer pleinement notre partition et démontrer si besoin en était ce que pèse notre parti. Car seules les élections permettent de jauger la force d’un parti politique, surtout un parti comme le nôtre, tu suis mon regard….
Entretien réalisé par
ChahanaTakiou
Source: Journal le 22 Septembre- Mali