De la gestion de la transition aux préparatifs des futures élections, l’ancien général et ministre de la république du Mali, a donné son point de vue sur les sujets virulents de l’actualité du pays. Les crises sont si nombreuses aujourd’hui qu’il est nécessaire, selon lui, de classifier les priorités afin de sortir urgemment de la transition.
Pour lui, la transition est une période intermédiaire qui permet l’installation d’un pouvoir légitime. Une période au cours de laquelle tout n’est pas faisable, selon lui, d’où la nécessité de déterminer les priorités pour que cette période qui doit être la plus courte que possible, ne se proroge à cause de la multiplication des défis.
En ce qui concerne les préparatifs des futures élections, Moussa Sinko a souligné que la décision de la dissolution de la CENI était une bonne chose.
Il estime d’ailleurs que c’est juste une application des dispositions qui soutiennent que la CENI ne doit exister que durant une période électorale.
Il a rappelé aussi que c’est une des conclusions du Dialogue national inclusif qui avait clairement sollicité la mise en place d’un organe unique de gestion des élections au Mali. Pour le général Sinko, l’organe unique de gestion des élections, bien que sollicité, ne pourra pas s’adapter à la circonstance actuelle du Mali. Selon lui, les 14 mois restants de la transition ne suffiront pas à la mise en place d’un tel organe et organiser les élections dans le délai imparti.
Par conséquent, il a proposé l’ouverture des réflexions sur des possibilités d’organiser ces élections avec l’organe existant, notamment l’administration territoriale.
Pour lui, cette structure a su organiser, avec succès les dernières élections jusqu’à l’intervention de la cour constitutionnelle lors de la proclamation des résultats définitifs qui ont été contestés.
Cet organe est, selon lui, acceptable pour conduire les prochaines élections en plus de la circonstance exceptionnelle de la transition et des nombreux défis auxquels fait face le Mali. Pour respecter le délai de la transition, selon lui, toutes les réformes critiques, y compris l’organe unique de gestion des élections doivent attendre une autorité légitime.
Sur la question de l’Accord d’Alger, l’ancien général, a indiqué qu’une réévaluation est nécessaire pour déterminer les points applicables et les points non applicables. « Si chacun des signataires est animé de la bonne volonté que le Mali est un et indivisible et que tous les Maliens sont égaux en droit et devoir, il n’y aura pas de difficultés à se mettre d’accord sur une voie de sortie de crise » a-t-il indiqué.
Pour finir, l’ancien général Moussa Sinko Coulibaly a levé les équivoques sur ses relations avec le M5-RFP. En effet, il a indiqué que son mouvement, la Ligue Démocratique pour le Changement a été partie prenante à l’Espoir Mali kura (EMK) et à la mise en place du M5-RFP. « Et tant que les motivations qui nous ont conduit vers ce mouvement ne sont pas atteintes, on n’arrêtera pas de se battre » a-t-il indiqué.
Selon lui, s’il a été longtemps absent, c’est parce qu’il était en tournée à l’intérieur du Mali afin de rencontrer ceux qui n’ont accès ni à internet ni à la radio ou la télé. « C’est pour eux que nous sommes en mission et non pour nous-mêmes. Donc on était allé les écouter pour savoir ce qu’ils pensent du Mali d’aujourd’hui et de demain », a-t-il indiqué avant d’ajouter qu’une autre tournée est prévue à l’extérieur du pays.
Concernant le M5 et l’EMK, il a rassuré que son mouvement continue de participer à toutes les activités à travers des représentants : « Ma seule personne ne représente pas tout le mouvement » a-t-il souligné.
Issa Djiguiba