En raison de la non-prise en compte des insuffisances révélées depuis 2018 par l’audit international du fichier électoral par l’OIF, en collaboration avec les Nations unies et l’Union européenne, à la demande des partenaires guinéens, l’Organisation internationale de la francophonie a publié un communiqué ce lundi 24 février 2020 pour informer l’opinion nationale et internationale qu’elle ne pourrait pas accompagner la République guinéenne sur cette voie.
Avec l’audit international de 2018, il avait été révélé l’existence de 2.490.664 électeurs problématiques. Le même problème demeure dans le fichier électoral en 2020. « Les insuffisances constatées sur ces effectifs incluent notamment un certain nombre de cas d’électeurs décédés, non déclarés ainsi que des doublons », lit-on dans ce communiqué qui précise qu’« il s’avère que 98% de ces 2.490.664 électeurs ne disposent pas de documents permettant leur identification ».
« Sur le constat de ces insuffisances qui persistent, et qui ont été particulièrement signalées à la Commission électorale lors de la récente remise du rapport de mission, il sera difficile pour l’OIF de continuer à soutenir le processus électoral en Guinée, tant qu’un consensus sur le nombre d’électeurs ne sera pas négocié par toutes les parties prenantes nationales », laisse comprendre l’OIF.
Rappelons que cette mission technique de l’OIF était conduite par son envoyé spécial, M. Tieman Hubert Coulibaly, ancien ministre malien des Affaires étrangères, de la Défense, et de l’Intérieur. Il s’agissait d’une mission « sur les aspects opérationnels et informatiques, sous forme de conseils, de formation et d’appui à la réalisation des activités visant la bonne tenue des élections ». Outre cela, il s’agissait également d’évaluer « la mise en œuvre des recommandations de l’audit international du fichier électoral réalisé conjointement en 2018 par l’OIF, les Nations unies et l’Union européenne, à la demande des partenaires guinéens ».
Fousseni Togola