La liste B et C accepte les résultats, mais dénonce ce qu’elle considère come des irrégularités et des insuffisances les irrégularités

Malgré l’échec essuyé, c’est un homme serein qui s’est présenté mercredi après-midi devant les journalistes de la presse nationale et internationale. Boubacar Tandia a certainement été réconforté par la présence remarquée et imposante des barons du monde des affaires venus lui réaffirmer leur considération. Le chef de file de la liste B et C aux élections de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM) a donné sans acrimonie, mais sur un ton parfois incisif son analyse du scrutin consulaire du dimanche passé. Il s’est aussi prononcé sur l’étape suivante du processus électoral.
Dans son intervention liminaire, Boubacar Tandia a rendu un hommage appuyé à ses partisans et à tous les acteurs du processus pour leur mobilisation lors du week-end précédent. « Cette forte implication a démontré que nous ne désespérons pas de notre institution. Je voudrai saluer tout particulièrement les centaines d’électeurs et d’électrices dont la confiance me permet d’être là. C’est à cause de cette confiance que nous, candidats des listes B et C, avons décidé de reconnaître les résultats officiels annoncés par la commission d’organisation de l’élection consulaire. Nous ne nous créerons pas un nouveau feuilleton judiciaire comme cela se fait habituellement à chaque élection à la Chambre. Nous refusons d’être les acteurs de la division ou d’une nouvelle guerre intestine qui affaiblirait encore plus la famille du monde des affaires », a t-il déclaré.
Cependant, a tenu à souligner Boubacar Tandia, la décision de son camp de préserver la cohésion de la famille des affaires en reconnaissant les résultats proclamés ne doit pas cacher ni la forêt des imperfections et des irrégularités, ni la fraude qui ont, selon le conférencier, caractérisé le processus électoral. « En vue donc des prochaines échéances, j’invite le département du Commerce à prendre des mesures vigoureuses pour permettre l’expression claire et nette de la volonté du monde des affaires », a-t-il lancé.
Le conférencier s’est étendu sur les multiples entraves qui ont, de son point de vue, influé négativement sur le déroulement du vote. Il dénoncera ainsi la présence et l’entêtement de certains barons de la liste A à prolonger la campagne sur les lieux de vote et souvent jusque dans les salles de vote, là où il a fallu l’intervention musclée des agents de sécurité pour dégager les importuns. « L’autre insuffisance du processus, a souligné Boubacar Tandia, tient aux insuffisances de la loi électorale qui devrait interdire aux membres du Collège transitoire d’être candidats. On ne peut pas être en même temps juge et parti. Il y a aussi eu des confusions entre la qualité et le statut de certains candidats. Nous pensons que la Commission d’organisation n’a pas été assez stricte par rapport à la situation de tous les votants et candidats qui avaient l’impératif de se mettre à jour au niveau des impôts et dans le paiement des cotisations sociales (INPS) avant les élections ».

AU-DESSUS DES INTÉRÊTS PERSONNELS. Après cette introduction, les journalistes sont entrés dans le vif du sujet. Les confrères poseront des questions au patron du Groupe Tandia, sur la situation de ses alliés dans les régions et qui sont migré sur les différentes listes, les irrégularités constatés à Bamako, la controverse autour du statut des membres du Collège transitoire, mais aussi et surtout sur les raisons profondes qui ont amené le candidat malheureux à ne pas se lancer dans un processus judiciaire visant à faire annuler pour fraude constatée les résultats.
Dans ses réponses, Boubacar Tandia proposera que l’administration corrige les insuffisances du nouveau décret N°2014-0641/P-RM du 21 août 2014 qui fixe les modalités actuelles de fonctionnement de la Chambre. « Ces corrections permettront renforcer certains aspects du caractère spécifique de la Chambre de commerce et d’industrie. Le département doit aussi s’atteler pour les prochaines échéances à la rectification des insuffisances constatées. Nous espérons aussi que des mesures concrètes seront prises pour juguler la fraude en sécurisant mieux les lieux de vote et le processus de dépouillement », a-t-il conseillé.
En ce qui concerne les motivations de l’attitude pondérée que ses alliés et lui ont décidé d’observer, Boubacar Tandia indiquera que les membres des  listes B et C sont animés de la volonté de mettre l’intérêt supérieur du monde des affaires au-dessus de leurs intérêts personnels. Ils ont aussi l’ambition de travailler à la cohésion du dit monde. « Notre vision, a-t-il répété avec insistance, était de réunir les opérateurs économiques en vue de faire face à la situation exceptionnelle que connaît notre pays. Pour nous, il est impératif que la Chambre se réconcilie avec elle-même. Il faut donc la remettre dans son rôle qui est d’être un outil de développement au service du monde des affaires ».
Celui-ci, de l’avis de Tandia, a besoin d’une structure consulaire unie et forte. Et le gouvernement a besoin d’un interlocuteur crédible pour relancer le secteur privé et l’économie nationale en général. « Nous devons donc saisir cette opportunité ultime de faire revivre comme il se doit cette institution qui a tant servi dans la promotion et le développement du secteur privé, a préconisé le candidat malheureux. Nous devons dépasser les clivages pour que la Chambre soit dans son rôle de promotion et de développement du secteur privé. Ce combat, nous allons le faire à l’intérieur comme à l’extérieur de la CCIM ».
Il faut noter que la conférence de presse a enregistré la présence de poids lourds du monde des affaires qui militaient pour la liste perdante. Il s’agit entre autres de Mme Simpara Saran Traoré (Transit), de Mamadou Lamine Tounkara (Commerce), de Hama Aba Cissé (Commerçants détaillants) et Bakary Issa Kéita (Industrie).

D. DJIRÉ

source : L ‘ Essor