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« Chè » Oumou : UNE COQUELUCHE DE LA DANSE DES ANNEES 70

Elle a laissé son nom dans la postérité grâce à ses talents de danseuse de la chanson « Chè », popularisée par l’orchestre régional de Ségou

Oumou Tangara che chanteuse musienne Bakaridjan biton segou

Un adage bambara précise qu’une chanson ne vaut que par le sens des paroles qui la composent. Ceci explique le caractère éducatif, instructif, sensibilisateur et incitateur du chant tout en lui offrant un aspect distractif. Mais la chanson « Chè » (poulet en bambara), rendue célèbre par le Super Biton national de Ségou, s’est imposée dans le répertoire des chants populaires ségoviens grâce au talent d’une danseuse surnommée « Chè » Oumou.
Avec les morceaux « Bakaridjan » et « Chè », le Super Biton national a émerveillé le grand public lors de la Biennale artistique et culturelle de 1972, au point que le président de la République de l’époque Moussa Traoré s’était levé, avec lui l’ensemble des spectateurs, pour un standing ovation.
Chanté par le guitariste-soliste feu Salim Haïdara, le chant populaire « Chè » a contribué au premier prix d’orchestre moderne de la Biennale de 1972 du Super Biton. Cette chanson est restée dans la bouche de toute la jeunesse de l’époque comme une vogue. Dans un clip récent, les anciens de l’orchestre mythique de Ségou donnent une seconde jeunesse à cette vieille chanson du répertoire des réjouissances populaires dans les années 70.
L’octogénaire Daouda Daou dit Safa Moussa du village de N’Gara, près de Ségou, explique qu’il a entendu pour la première fois le chant «Chè» lors d’un séjour en compagnie de son ami feu Bakari Diarra dit Safo dans le village de N’Goïn, devenu aujourd’hui pratiquement un quartier de la cité des Balanazans. Jeunes gens à l’époque, ils étaient allés rendre visite à un ami commun Yacouba qui venait annuellement en travailleur saisonnier dans les champs de riz de N’Gara et avec lequel ils formaient un trio-amical.
Dans le village de N’Goïn, les visiteurs ont découvert le chant et la danse de « Chè » et ont tôt fait de le ramener dans leur propre village. Tous deux étant de talentueux batteurs de tam-tam, ils n’ont eu aucune peine à faire du chant « Chè » l’une des attractions des manifestations folkloriques dans le village de N’Gara. La jeune Oumou Tangara excellait dans la danse de ce chant, tant et si bien que l’on finira par l’appeler « Chè » Oumou.
Le Super Biton national rend un hommage à cette chanteuse et danseuse hors pair qui a laissé son nom dans la postérité grâce à cette chanson populaire de la contrée. Native du village de N’Goïn, Oumou Tangara avait été adoptée dès le bas âge par sa tante mariée à Tidiane Diarra de N’Gara. Elle a donc grandi au sein de sa classe d’âge dans le village de N’Gara.
Selon Daouda Daou, le frère de son époux, « Chè » Oumou faisait chavirer les foules qui accouraient pour la voir danser son morceau fétiche lors des réjouissances populaires. La jeune dame, très joviale et charmante, était de taille et de corpulence moyennes. La coqueluche de la danse du chant « Chè » était une comédienne hors pair et sans complexe qui se distinguait aussi par ses jambes en forme de X au point que ses genoux se frottaient quand elle marchait. « Chè » Oumou de N’Gara avait le don d’imiter avec son corps gracile le geste de la poule qui s’ébroue.
Cette vedette des soirées récréatives et idole de la jeunesse s’est mariée avec Moussa Daou, un commerçant de N’Gara, d’un âge avancé, avec lequel elle eut deux filles Mariama et Mah et un garçon Yacouba qui n’a pas eu une longue vie. Divorcée de Moussa Daou, « Chè » Oumou s’est remariée à Ségou où elle a fini ses derniers jours.

A.O. DOLO
AMAP Ségou

source : L’ Essor

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