Le système éducatif malien s’enfonce lentement dans une crise profonde. Plus de 1700 écoles ont fermé leurs portes à travers le pays, laissant plus de 500 000 enfants hors du système scolaire. Ce chiffre, aussi glaçant qu’alarmant, traduit une réalité que personne ne peut ignorer. Derrière ces établissements à l’abandon, ce sont des générations entières qui voient leur avenir compromis.
Les enseignants, de leur côté, multiplient les grèves. Les causes varient selon les ordres d’enseignement, mais le fond reste le même. Retards de paiements, absence de dialogue social, conditions de travail précaires, sentiment d’abandon. Pire, certains refusent désormais d’aller enseigner dans les zones à risque, souvent par peur, mais aussi par résignation. Le fossé se creuse entre les discours officiels et les réalités du terrain.
En janvier 2024, les États généraux de l’Éducation avaient pourtant fait naître l’espoir d’une refondation ambitieuse. Un an plus tard, les grandes lignes du rapport final peinent à se traduire dans les actes. Les réformes annoncées s’enlisent, pendant que les écoles se vident ou ferment. La perte de confiance est palpable, non seulement chez les enseignants, mais aussi dans les familles.
Pourtant, l’école est le socle de toute Nation qui veut construire son avenir. Ignorer sa détresse revient à poser les bases d’un effondrement silencieux. Le Mali ne peut pas se permettre de former des enfants sans enseignants, ni d’abandonner des zones entières à l’analphabétisme. Il est encore temps d’agir, à condition de se mettre au travail maintenant.
Massiré Diop