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Élection présidentielle : La grande mascarade !

Il est des jours où l’injustice vous dévore, la tristesse vous désespère au regard des incertitudes qui planent sur la vie de ses compatriotes. Bien entendu, il eût été d’une naïveté infantile que le peuple eût obtenu une décision autre qu’un rejet par la Cour Constitutionnelle de toutes les requêtes formulées par l’opposition à la suite des résultats du 1er tour de l’élection présidentielle du 29 juillet 2018.

Amnésie collective ?

Jusqu’ici tout va bien au royaume du Mandé, que dis-je, dans l’État du Mali, Non, il n’y a jamais eu les plus grands scandales politico financiers de tous les temps avec les surfacturations à coups de milliards de francs CFA du contribuable dans l’achat de l’aéronef présidentiel, l’équipement en matériels des forces armées et de sécurité, Non, il n’y a jamais eu autant de victimes civiles et militaires par milliers liées à la faillite sécuritaire du pays,
Non, il n’y a jamais eu lieu la plus grande crise sanitaire de l’histoire de la République avec une grève de 33 jours avec plusieurs morts sans que le président de la République, père de la nation ne pipe mot, Non, les maliens dans les villes, les villages, les campagnes n’ont pas souffert de coupures d’électricité, de pénuries d’eau,  Non, tout va bien!

L’histoire retiendra que l’élection présidentielle du 29 juillet 2018 en république du Mali fut celle de la plus grande mascarade, la plus grande tricherie sur fond de fraude massive planifiée, fichier électoral vicié, tripatouillage, magouilles en tous genres, achat des votes, enlèvements de cartes électorales, bourrages d’urnes, procès-verbaux falsifiés au niveau de la centralisation des chiffres, violation de la loi électorale, un crime démocratique avec la circonscription aggravante de préméditation, la plus grande tricherie, la plus grande arnaque, la plus grosse duperie, les faits sont têtus! L’on ne saurait se réjouir de la réussite d’une telle élection comme le président de la République l’a fièrement affirmé sur les ondes d’une radio internationale lorsque 5 millions de maliens sur les 8 millions n’ont pu exercer leur droit de vote, lorsque les opérations électorales n’ont pu se tenir dans 871 bureaux de vote, lorsque du matériel électoral a été emporté, saccagé, brûlé

Manœuvre frauduleuse

L’on s’en doutait, les délais impartis ne permettraient pas l’organisation d’élections transparentes, la distribution des cartes d’électeurs dites biométriques a été entachée de toutes sortes d’irrégularités, de blocages, de suspicion et l’exemple le plus frappant, c’est le taux de retrait sur le plan national: Au moment où celui de Bamako ne dépasse pas encore 50%, il n’est pas rare de constater que celui des régions du nord et du centre où l’insécurité liée au terrorisme est à son comble, où l’administration est absente dépasse allègrement les 70%;

Ce qui s’est passé lors de cette élection présidentielle dépasse tout ce que l’on pouvait imaginer, un scrutin déséquilibré, faussé dès le départ sur la base d’un fichier électoral vicié et les informations recueillies auprès d’un ancien haut cadre du ministère de l’administration territoriale actuellement à la retraite, qui y a travaillé pendant 10 ans et a été un des experts lors des élections de 2007 sont sans ambiguïté: D’après lui, tout le problème, c’est le fichier électoral, on pourra refaire les élections dix fois et autant de fois le pouvoir en place en sortira vainqueur, et ce sera la même chose pour les législatives et tous les scrutins qui se feront sur la base du même fichier, il ajoute qu’il faudra au bas moto 6 mois pour purger le fichier de toutes les anomalies et le mettre à jour.

Derrière ces manœuvres frauduleuses savamment orchestrées par la DGE, le MATD, c’est également la mise à mort politique programmée de certains leaders avec des scores ridicules qui leur ont été attribués.

Une autre preuve de la mascarade organisée et planifiée, c’est le fait pour le MATD de s’abriter derrière la législation nationale pour affirmer que ce n’était pas une exigence légale que de publier les résultats de l’élection bureau par bureau suite à la demande de l’opposition et de la mission d’observation de l’union européenne conformément aux standards internationaux, et comme par un miracle, ces résultats ont été publiés juste après la proclamation des résultats définitifs par la Cour Constitutionnelle, rendant du même coup tout recours impossible par les différents candidats.

Le vote de la diaspora est un indicateur très révélateur lors de cette élection, il ne saurait être dissocié de l’expression du suffrage populaire sur le plan national, et comme par hasard, c’est le candidat Soumaïla Cissé qui a largement remporté ce vote car les possibilités de fraude ont été restreintes.

 

Comment gagner par tous les moyens possibles et imaginables une bataille qui paraissait perdue ?

Mettre en place un SYSTÈME pour faire main basse sur la République ; Tous les esprits éclairés étaient persuadés que cette élection devrait être historique, un vote sanction pour le président sortant qui devrait être sorti, dans les conditions normales d’une élection transparente, mais c’était sans compter avec les EXPERTS, LES GÉNIES DE LA MACHINATION, DU TRIPATOUILLAGE, DE LA FRAUDE, DU RETOURNEMENT DES ESPRITS !

Le système est basé sur une doctrine: «Tout s’arrache dans ce pays» par plusieurs procédés, une stratégie basée sur plusieurs fondements : La docilité par la pression, Le chantage par des procédés dignes des régimes autocratiques, la corruption des esprits, le vol, la fraude, la violation flagrante des textes… liste non exhaustive. Ils détiennent tous les leviers de l’État, de l’administration, avec les sous-marins actifs, les personnes qui peuvent avoir des influences dans la société et là-dessus, ils ont la main large: quand on distribue des V8 flambant neufs avec des enveloppes à leaders religieux (?) des imams, des chefs de villages, quand on sort de la boîte magique une promesse électorale non tenue pendant cinq ans, et qu’on réalise à quelques jours des élections comme par magie, l’histoire des tablettes aux étudiants, des avions qui arrivent comme par miracle, des tracteurs qu’on distribue, des gouverneurs qu’on nomme à une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, le statut quo qui va rester par rapport à l’application de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, sur fond de deal avec ceux qui détiennent Kidal, quand on détient les cordons de la bourse en affamant le peuple pour le contrôler ensuite par l’argent public qu’on distribue à l’approche des élections, les relais pour contrôler les zones stratégiques (exemple d’Ami Kane au Gabon). Avec cette machine de guerre, le gouvernement et toute l’administration avec le président sortant, la DGE, la Cour Constitutionnelle, l’ORTM, avec les réseaux, le deal avec la CMA… convenez que la bataille semble être titanesque pour le candidat de l’opposition!

Malgré la mobilisation massive des moyens de l’État, la mainmise sur le principal média d’État l’ORTM comme moyen de propagande, malgré l’argent public distribué, c’est la première fois dans l’histoire du Mali, précisément celle de la 3ème République, que le président sortant est contraint à un deuxième tour, jamais un président n’a été aussi contesté dans l’histoire de la République de l’ère démocratique!

Le quinquennat du président IBK, c’est celui de l’échec d’une gouvernance de tous les scandales: politique, financier, népotisme, corruption, parachevée par le plus grand vol, la plus grande mascarade, la plus grande fraude de l’histoire électorale du Mali, c’est la faillite sécuritaire, En 2013, le drapeau malien flottait à Kidal, l’armée malienne y était présente, les symboles de la République également, on ne parlait pas d’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger;

Ce qu’on voudrait nous faire passer pour une paix retrouvée n’est qu’une fuite en avant, une pantalonnade, une honte de plus pour la République car, Kidal interdite depuis la funeste équipée meurtrière d’un mois de mai 2014 a reçu la visite du président de la République pour sa réélection.

Parlons de la République et laissons de côté l’aspect électoral : Si on nous dit qu’il est parti à Kidal uniquement au titre de candidat du RPM, qu’on nous explique alors cette valse chaloupée, puisque lui-même dit qu’il est président de la République jusqu’à l’issue de cette élection; Faudrait-il en rire ou pleurer? Une voix a dû s’exprimer ainsi : Oh, populations du Mande, ce jour fut sans pareil, après cinq longues années d’interdiction de séjour, je foule enfin le sol de mes protégés de la ville rebelle!

Enturbanné, lunettes de soleil de rigueur, pratiquement méconnaissable, chuuuutttt, il ne faudrait pas l’ébruiter les hassidis et Nyengos vont essayer d’en profiter pour me vilipender ;
renoncer à l’accueil, au faste qui est dû à mon rang, moi Mande Mansa, reçu quelque part dans le désert, dans un no mans land par le chef de l’Azawad c’est la mort dans l’âme que j’arrive, camouflé comme René Caillé à Tombouctou Que ne faudrait-il pas faire pour une réélection ? Toutes les compromissions seront acceptées, faire un deal, accepter de se rendre en catimini à Kidal sans les symboles de la République, sous le prétexte de campagne électorale, quelle humiliation pour un président!

Une campagne électorale suppose de s’adresser à une population locale en leur tenant un discours pour expliquer son programme, ses engagements, que nenni! Ce fut la fronde, l’humiliation de trop!

Après avoir fait perdre Kidal par une gestion calamiteuse en y envoyant son premier ministre tout feu toutes flammes de l’époque pour une visite qui fut un désastre avec la mort de dizaines de soldats maliens, des administrateurs civils égorgés, après la signature d’un cessez-le-feu négocié auprès du président en exercice de la CEDEAO le mauritanien Mohamed Abdelaziz
Après la signature de l’accord de la honte et de la capitulation, après avoir passé cinq années à la présidence de la République sans la moindre visite à Kidal, en tant que père de la nation, garant de l’unité nationale, la date du 19 juillet 2018 doit être retenue comme une autre gifle, une humiliation suprême : Le président qui y va pour ses intérêts et non pour le Mali!!!

En 2013, le centre du pays n’avait pas non plus basculé dans l’instabilité, aujourd’hui, force est de constater que des zones entières de la région de Mopti sont devenues des sanctuaires djihadistes, l’administration n’y est plus présente, des villages ont été désertés, des écoles sont fermées, des populations sont partis se réfugier dans les pays voisins, notamment au Burkina Faso, des conflits inter communautaires ont éclaté et font de nombreuses victimes, dont les dernières en date plus d’une dizaine de victimes dans le centre du pays; le pouvoir a manqué de sens de l’anticipation alors que tous les signaux d’alarme étaient au rouge, certains groupes avaient menacé de faire plonger le centre du pays dans la violence et le régime IBK est comptable de ce bilan désastreux, et aucun esprit partisan, tordu ou machiavélique ne saurait contester cette page sombre de l’histoire récente du Mali!

 

Cinq ans de cauchemar !

Tout ce qui a été décidé, ou qui ne l’aura pas été pendant ce quinquennat, les actions, les omissions, doivent être prises en compte dans le bilan comptable du président IBK.
Puisque lui-même a dit qu’il s’est réveillé la 4ème année de son mandat pour entuber les maliens, que serait alors un prochain quinquennat?

Achever le travail, lâcher tous les freins, cinq années de cauchemar pour le peuple malien, la constitution loi fondamentale qui a résisté grâce à la mobilisation de la plateforme An Tè A Bana, va être détricotée et vidée de sa substance, tout ce qu’ils n’ont pas réussi à planifier, ce que nos imaginations les plus fertiles ne sauraient prédire va être mis en œuvre ! Lorsque sonnera l’heure du désenchantement, lorsque les réjouissances d’aujourd’hui, seront les nuisances de demain, il sera trop tard, hélas!

La fracture morale est désormais consommée entre les citoyens et la gouvernance, la fracture sociale saute aux yeux: les fastes d’un clan à côté de la grande misère de la majorité, la crise de crédibilité doublée d’une crise de citoyenneté pour cause de légitimité douteuse des gouvernants sera plus que jamais à l’ordre du jour au sortir de cette élection présidentielle car le message envoyé, le signal donné, c’est l’impunité totale, car le citoyen se disant que l’élection de celui qui devrait incarner l’exemplarité au sommet a volé, truqué le suffrage populaire.

Le pays est aux abords de l’abîme, le Mali n’a jamais été autant divisé et sur tous les plans : jeunesse divisée, leaders religieux, division dans les familles. Les libertés individuelles, les acquis démocratiques n’ont jamais été aussi bafoués que sous ce quinquennat: répression de marches pacifiques, libertés d’expression menacées pour réduire certains au silence, liberté de la presse piétinée, censure sur les réseaux sociaux, même la constitution la loi fondamentale n’a pas été épargnée! Maliennes et maliens épris de liberté, de justice, de progrès, ayant les idéaux démocratiques comme seules valeurs, réveillons nous, réveillez-vous avant qu’il ne soit trop tard !

Simulacre de démocratie, mascarade électorale, quelle image laisser à la postérité ? Les hommes passent, le Mali demeure, Non à ceux qui veulent se maintenir au pouvoir par la fraude, le vol, la répression, l’heure est triste pour le pays qui ne méritait pas ça!

Sory I Sakho

 L’Aube

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