Officiellement, les Maliens seront convoqués aux urnes en juillet pour désigner le candidat de leur choix à la tête du pays. Mais rien n’est acquis pour l’instant. Pour cause : La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) exige le retour effectif des réfugiés avant le scrutin.
« Le retour des réfugiés est une condition sine qua non à la tenue de l’élection présidentielle de 2018», cette déclaration est de Almou Ag Mahmoud, porte-parole de la Coordination des Mouvements de l’Azawad, un des groupes armés signataires de l’accord pour la paix. Il croit savoir que le retour des réfugiés est une exigence de l’Accord et accuse le gouvernement de ne pas fournir suffisamment d’efforts sur ce plan. « Nous sommes dans un processus de paix et de réconciliation si l’élection présidentielle se tient sans les réfugiés, ils vont se sentir exclus. Cette situation est à éviter » a-t-il prévenu.
Fahad Ag Mahmoud, un des responsables du GATIA (Le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés), aussi signataire de l’accord de paix ne partage pas cet avis. Car, selon lui l’élection présidentielle peut se tenir sans les réfugiés. « En 2013 elle s’est tenue sans les réfugiés, pourquoi pas en 2018 ? » interroge-t-il. Par contre, pour lui à la différence de l’élection présidentielle, les élections locales ne doivent pas se tenir sans les réfugiés.
Cependant, faut-il, le préciser, en 2013 le gouvernement a organisé le scrutin dans certains camps de réfugiés hors du pays.
D’après les derniers chiffres fournis par le ministère de l’Action Humanitaire et de la Solidarité, 133 018 réfugiés vivent au Niger, au Burkina Faso et en Mauritanie. Et selon la même source, 61 504 réfugiés ont été rapatriés à la date du 31 octobre 2017. Si Almou Ag Mahmoud le porte-parole de la CMA, est d’accord avec le premier chiffre il conteste le second. Mais il estime qu’avec le nouveau Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, il y aura des progrès.
Lassina NIANGALY
Essentiel mali
