L’histoire se répète pour l’enfant de Niafunké-région de Tombouctou, Soumaïla Cissé. De 2002, l’année de son intronisation à la course pour la présidence de la République par son parti spirituel (Adema-PASJ), à nos jours, les djinns de Koulouba ne lui ont pas encore souri. En tout cas, il a toujours suivi le président élu, sans l’être.
Soumi champion ! C’est ainsi que ses partisans l’appellent. Mais, il n’a jamais été champion de la course pour Koulouba. En 2002, un premier essai lui avait donné suffisamment d’espoir. Sur 24 candidats, Soumaïla Cissé avait obtenu 333 525 voix, soit 21,44% au premier tour du scrutin, derrière le candidat Amadou Toumani Touré avec 449 176 voix et 28,87%. Au second tour, sur 1 723 210 votants, le natif de Nianfunké obtint 498 503 de voix avec 34,99%, alors que son adversaire était à 926 243, soit 65,01% de suffrages exprimés.
Après cette première tentative, il n’était plus évident pour Soumaïla Cissé de bénéficier de la confiance de sa formation politique (Adema-PASJ), la plus implantée dans le pays. Pour régner en mettre absolu, il fonde avec des amis et partisans l’Union pour la République et la Démocratie (Urd) en 2003. Maintenant, il peut se présenter autant de fois qu’il veut à l’élection présidentielle sans tiraillement entre les militants.
En 2007, avec ce jeune parti de quatre ans, ce n’était pas encore le moment idéal pour pouvoir battre son adversaire de 2002. Ainsi, le parti décide plutôt de soutenir la candidature de son ancien adversaire (ATT) pour un second mandant. Cela dans une alliance appelée ‘’Alliance pour la Démocratie et le Progrès” (ADP) composée de quatorze partis politiques : Adéma-Pasj, Bdia, CNID, Miria, MPR, PCR, PDR, PIDS, PDP, RND, UDD, UMP,URD et l’Us-Rda.
Quelques mois après, dix-neuf autres partis ont rejoint cette Alliance, à savoir : DES, AMAT, ANC, CNDR, FAMA, PDP, PUDP, RAMAT, UDF, PDJ, LJS, PLM, TDS, DFSP, PDCI, MDD, PMPS, PARISA et PECSAM. Dès le premier tour, l’ancien adversaire de Soumaïla, devenu un véritable allié a été réélu avec 1 612 912 voix, soit 71,20 % des suffrages exprimés contre 19,15 % pour Ibrahim Boubacar Kéita.
Après huit ans à la tête de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Soumi Champion, revient pour tenter encore sa chance, cette fois-ci avec sa propre formation politique. Au premier tour, sur vingt-sept candidats, il garde toujours sa place de 2002 (2ème) avec 582 127 de voix, soit 19,70 des suffrages exprimés contre 1 175 769 de voix (39,79%) pour son adversaire de l’année, Ibrahim Boubacar Kéita. Au second tour, il ne changera pas de place et c’est Ibrahim Boubacar Kéita qui a été élu président de la République avec 2 354 693 de voix et 77, 61% des suffrages exprimés. Quant à l’enfant de Nianfunké, il s’est contenté de 679 258 de voix, soit 22,39% des suffrages exprimés sur 2 565 275 votants.
En ce qui concerne le scrutin de la présidentielle de cette année, l’espoir était au rendez-vous dans le camp Soumaïla Cissé. Plusieurs conventions et engagement ont été signés entre l’URD et autres partis politiques, associations, mouvements et clubs de soutien. C’est lui qui était finalement dénommé ‘’Candidat de l’espoir’’ par ses partisans. Mais, le désespoir n’a pas tardé à regagner le champ de l’expérience du natif de Nianfunké. Ainsi au premier tour, sur 3 416 218 votants, il récolte 567679 voix, soit 17,78% contre 1331132 voix (41,70 %) pour le président sortant, Ibrahim Boubacar Kéita. Ces premiers chiffres avaient déjà créés le désespoir au sein de la plateforme de soutien à Soumaïla Cissé le laissant ainsi presque seul dans son combat au profit de son adversaire qui était déjà en bonne position.
Au second tour du scrutin, sans surprise Ibrahim Boubacar Kéita a été réélu avec 67,16%. Quant à Soumi Champion, avec 32,84%, il garde sa place en entendant les prochaines consultations présidentielles.
Ousmane BALLO
Source : Ziré-Hebdo