Ce « malinké des montagnes » ne manque pas d’arguments solides pour crédibiliser sa candidature et s’attirer les faveurs de milliers d’électeurs bamakois.
On le dit généreux, respectueux de la parole donnée, de ses promesses électorales. Il est décrit pour être sérieux, correct dans ses relations quotidiennes. Cependant, force est de reconnaître que sa candidature (qui n’est pourtant pas tombée du ciel) a été passablement accueillie dans les rangs de sa formation et de tous ses partis satellites qui font cause commune avec elle, dans cette bataille annoncée pour la conquête de la mairie du district de Bamako. Un défi énorme, important qui nécessite une débauche extraordinaire d’énergie tant physique que financière. Car dans notre pays, il n’existe plus de militants au sens vraiment démocratique du terme, mais plutôt des « mutants », tant l’électorat malien est devenu au fil des ans, volatile, indéchiffrable.
Mais à qui la faute ? Issa Guindo connaît sans doute la gestion des collectivités sous tous ses angles, pour avoir travaillé pendant des années à la mairie de la commune IV, d’abord comme deuxième adjoint chargé du foncier, puis comme maire principal de la commune. Les problèmes spécifiques de nos communes, il les connaît par cœur.
Par ailleurs, il appartient à ce cercle très privilégié de maires, dont les gestions ont été souvent émaillées de scandales fonciers. L’opération « Sauvons notre quartier » initiée par les dirigeants du pays, avec en tête le Président Alpha Oumar Konaré, n’aura pas fait que des heureux. Issa Guindo a sans doute souffert des campagnes d’intoxication et de fausses informations qui ont longtemps continué à circuler, après son départ de la mairie, sans qu’il n’y trouve la nécessité de répliquer, histoire de rétablir une certaine vérité historique sur sa gestion pour les uns, calamiteuse et pour les autres scandaleuse. Le moment est-il enfin venu de rétablir cette verité aux yeux de ses électeurs ?
Candidat du parti majoritaire, Issa Guindo n’en est pas moins adoubé par les plus grands caciques du RPM, ce qui n’est pas négligeable pour donner « un supplément d’âme » à une campagne qui n’a pas l’air d’emballer les citoyens confrontés dans leur majorité à des problèmes réels de survie économique. Issa Guindo et ses communicants doivent intégrer ce détail (si) capital dans leurs stratégies de campagne, afin d’éviter que l’élection du 17 décembre prochain ne se transforme en un gigantesque vote sanction, contre le régime d’IBK et ses affidés. En effet, sa très grande « proximité », avec l’épouse du Président de la République n’est plus qu’un simple secret de polichinelle.
Chiaka Doumbia
Par Le Challenger