Un collectif de 24 groupements sur les 39 que compose le Conseil national du patronat du Mali (Cnpm) a dénoncé, au cours d’une conférence de presse, la volonté de l’administration provisoire d’écarter le candidat Diadié dit Amadou Sankaré à l’élection du patron des patrons du Mali prévue pour le 13 août prochain. Il accuse d’ailleurs l’administration provisoire d’abus de pouvoir en modifiant les statuts et règlement intérieur du Cnpm, alors qu’elle n’a ce pouvoir.
La crise de leadership à la tête du Conseil national du patronat du Mali est loin d’être terminée. L’administration provisoire mise en place pour faire le toilettage des textes et organiser une élection crédible et transparente, au lieu d’être une solution, risque d’être un problème de plus.
A l’entame de ses propos, Youssouf Traoré et ses camarades ont fustigé la volonté de l’administration provisoire d’écarter le candidat Diadié dit Amadou Sankaré de la liste des prochains candidats au poste de président du Cnpm. Ce que les soutiens de Diadié Sankaré reprochent à l’administration provisoire, c’est de modifier les statuts et règlement du Cnpm. Pourtant, son mandat « concerne exclusivement la gestion courante de l’organisation, l’élaboration et l’adoption d’un règlement électoral et l’organisation de nouvelles élections libres, transparentes, crédibles, acceptées de tous, et surtout sans exclusion ». Pour 24 présidents des Groupements professionnels et conseils patronaux de région membres du Conseil national du patronat du Mali (Cnpm), l’administration provisoire n’a pas été mandatée de modifier les statuts et règlement intérieur du Patronat.
Ce qui inquiète les pro-Diadié
Après avoir modifié les statuts et règlement intérieur du Cnpm « en toute violation de ses missions », l’administration provisoire a, selon les soutiens de Diadié, rejeté les différentes observations qui ont été faites. « En prélude à l’Assemblée générale ordinaire du 13 août 2022, les présidents des groupements professionnels et conseils patronaux de région membres du Conseil national du patronat du Mali (Cnpm) ont été invités par l’administration provisoire à une réunion préparatoire le lundi 25 juillet 2022 pour la remise des projets de textes relatifs aux statuts et règlement intérieur, ainsi que le règlement électoral », a rappelé Youssouf Traoré qui a déploré que « l’un des membres du présidium ait voulu intimider les participants pour approuver lesdits documents sans aucune restitution aux membres des différents groupements professionnels et conseils patronaux de région membres du Cnpm».
Dans les textes modifiés par l’administration provisoire, ni Diadié Sankaré ni Mamadou Sinsy Coulibaly ne peut être candidat. Les observations formulées par les deux camps seront rejetées. C’est ce qu’aurait annoncé un membre de l’administration provisoire. « A la réunion du 2 août 2022 entre les présidents des groupements professionnels et conseils patronaux de région membres du conseil national du patronat du Mali (Cnpm), il nous a été donné de constater que l’un des vice-présidents de l’administration provisoire, M. Boubacar H. Diallo, a clairement précisé en introduction que les observations retenues seront projetées, les autres amendements et les réserves des participants seront rejetés. Il a également affirmé qu’à l’Assemblée générale du 13 août 2022, il n’y aura aucun débat et que l’administration provisoire n’a pas besoin de l’unanimité pour l’organisation de l’Assemblée générale du 13 août 2022 ainsi que de l’approbation desdits textes », a laissé entendre Youssouf Traoré. Il y a donc, selon les soutiens de Diadié Sankaré, une volonté d’exclure leur candidat. « En plus de ces propos inquiétants, les projets à soumettre à l’Assemblée générale ordinaire du 13 août 2022 mentionnent clairement des dispositions d’exclusion de certains candidats potentiels, notamment les articles 17 et 26 des statuts et l’article 24 du règlement électoral », regrettent-ils.
Pour ces 24 groupements, toutes les mesures doivent être prises pour éviter un autre malaise au sein du Cnpm. Ainsi, ils ont appelé l’administration provisoire à la « neutralité, à la réserve, à l’impartialité, à la transparence, à la démocratie et à l’équité en matière syndicale ».
Les 24 groupements concernés sont, entre autres : le Conseil patronal de la région de Kayes ; le Conseil patronal de la région de Gao ; le Conseil patronal de la région de Ségou ; le Conseil patronal de la région de Tombouctou ; l’Association des maîtres imprimeurs du Mali ; le Syndicat patronal des boulangers du Mali ; l’Association malienne des experts-évaluateurs agréés en industrie et transport ; l’Association des promoteurs immobiliers du Mali ; l’Association des experts-évaluateurs immobiliers assermentés du Mali ; la Fédération nationale des transporteurs routiers du Mali ; la Fédération nationale des groupements professionnels des transporteurs du Mali ; l’Union nationale des opérateurs miniers du Mali ; le Groupement malien des professionnels du pétrole ; l’Association coopérative des revendeurs de carburant du Mali ; le Groupement des commerçants maliens ; la Coordination des associations et groupements des commerçants détaillants du Mali ; le Conseil national des bureaux de placement payant et entreprises de travail temporaire au Mali ; la Fédération nationale des consultants du Mali ; l’Association professionnelle des systèmes décentralisés du Mali ; la Fédération nationale de l’industrie hôtelière du Mali ; le Réseau des femmes opératrices économiques du Mali ; l’Association malienne des exportateurs de légumes et fruits ; l’Association malienne des exportateurs des produits et de cueillette.
Boureima Guindo