“J’AI GAGNÉ L’ELECTION !” Dans un nouveau tweet posté lundi 16 novembre, Donald Trump continue de se déclarer vainqueur de l’élection présidentielle américaine. Son adversaire démocrate, Joe Biden a pourtant raflé les 270 grands électeurs nécessaires pour devenir président élu des Etats-Unis. L’actuel locataire de la Maison Blanche estime que des fraudes massives se sont déroulées pendant le scrutin, sans pour autant apporter des preuves de ses allégations.
Si le milliardaire s’accroche autant à son poste, c’est aussi parce que lorsqu’il quittera le Bureau ovale, plusieurs enquêtes contre lui pourraient se concrétiser et lui valoir, dans le pire des cas, de la prison. Franceinfo fait le point sur les principales enquêtes judiciaires qui visent le 45e président des Etats-Unis.
L’enquête sur ses impôts n’est pas terminée
Il s’agit de la seule enquête criminelle en cours connue à ce jour contre Donald Trump, selon le New York Times (article en anglais). Le procureur de Manhattan Cyrus Vance, un démocrate, a lancé depuis deux ans une procédure pénale pour fraude fiscale et fraude aux assurances. Lors d’une vaste enquête publiée par le New York Times en septembre 2020, le quotidien américain a montré, documents à l’appui, que Donald Trump n’avait payé que 750 dollars d’impôts fédéraux en 2016 et 2017. Il n’aurait par ailleurs pas payé le moindre dollar au cours de dix des quinze dernières années. Cela expliquerait pourquoi il a toujours refusé de publier ses déclarations d’imposition, à la différence de ses prédécesseurs depuis 40 ans.
Depuis l’automne dernier, le milliardaire est parvenu à bloquer une assignation à comparaître concernant cette enquête. Il a soutenu qu’elle avait un but politique. La Cour suprême devrait de nouveau se prononcer sur une réouverture du dossier, selon le quotidien.
Une autre enquête, au civil, a été lancée par la procureure de l’Etat de New York Letitia James. Il s’agit de déterminer si la Trump Organization, le conglomérat de la famille qui siège dans la Trump Tower, a menti sur la taille de ses actifs pour obtenir des prêts et avantages fiscaux.
L’enquête sur Stormy Daniels le menace toujours
Le financement de la campagne de 2016 est également dans le viseur du procureur Cyrus Vance. L’actrice et réalisatrice de films pornographiques Stormy Daniels a reçu 130 000 dollars de la part de l’équipe de campagne du milliardaire en échange de son silence. L’actrice affirme avoir eu des relations sexuelles avec le magnat de l’immobilier entre 2006 et 2007, ce que Donald Trump a toujours démenti. Dans cette affaire, Michael Cohen, l’ex-avocat personnel de Donald Trump, avait reconnu avoir été à la tête de ce virement. Il a été condamné en février 2019, à trois ans de prison pour diverses fraudes et violation des lois électorales, en raison de ce virement.
Dans ce dossier était mentionné un complice non nommé mais présenté comme un “individu” qui a “mené une campagne présidentielle victorieuse”. La playmate Karen McDougal avait pour sa part reçu 150 000 dollars afin qu’elle n’évoque pas ses relations sexuelles avec Donald Trump, toujours en 2016.
L’enquête sur la collusion présumée avec la Russie se poursuit
Lorsque Donald Trump quittera la Maison Blanche, il pourrait être amené à s’expliquer sur ses liaisons avec la Russie en 2016. En avril 2019, le procureur spécial Robert Mueller avait terminé son rapport. Bien qu’aucune preuve formelle de collusion entre le président américain et la Russie n’avait été trouvée, l’enquête s’était arrêtée en raison du statut de Donald Trump. “Si nous étions certains que le président n’a pas commis de crime, nous l’aurions dit”, avait conclu le procureur spécial en mai 2019. Durant son mandat présidentiel, Donald Trump avait tout fait pour entraver la bonne avancée de l’enquête, s’exposant même à des accusations “d’obstruction de la justice”.
Michael Cohen avait d’ailleurs fait part de ses “soupçons” entre une possible collusion de son ancien employeur et des représentants russes, lors de son audition devant la Cour suprême, en février 2019.
L’enquête sur l’Ukraine plâne au-dessus de sa tête
C’est l’affaire qui aurait pu mener à la destitution de Donald Trump. Le 25 juillet 2019, le président américain a téléphoné à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour lui demander “une faveur”. Au cours de ce même été, les Etats-Unis devaient verser environ 380 millions de dollars d’aide militaire à l’Ukraine. La “faveur” consistait à faire en sorte qu’une enquête soit possible sur les agissements en Ukraine de Joe Biden, représentant de la Maison Blanche à Kiev en 2014 et de son fils Hunter. Ce dernier a été au Conseil d’administration de Burisma Holdings, un regroupement de sociétés ukrainiennes dans le domaine de l’énergie, alors que son père avait demander au pays de “réduire sa dépendance” envers la Russie en gaz naturel.
Grâce à un vote en sa faveur du Sénat américain, majoritairement républicain, Donald Trump a échappé à la destitution. Une fois qu’il ne sera plus aux affaires, la procédure pourrait reprendre. Ce dossier est désormais entre les mains d’un procureur à Brooklyn, note le New York Times (article en anglais). Ce dernier, en fonction des éléments qu’il détient, pourrait bien ouvrir une nouvelle enquête contre Donald Trump.
Par Franceinfo